Titre: Jours de Rage
Sous-titre: Chronique d’une insurrection grecque
Auteur·e: collectif
Date: 2009
Source: Consulté le 23 septembre 2016 de infokiosques.net

« Pas besoin de nous envoyer vos gaz lacrymogènes, nous pleurons suffisamment par nous-mêmes. »

Les événements insurrectionnels consécutifs à l’assassinat d’Alexis Grigoropoulos par un flic constituent une suite logique à un état de tension culminant entre les anarchistes et les autorités depuis plusieurs années. Rien qu’en novembre 2008 un nombre conséquent d’actions directes et d’actes de sabotage ou de vandalisme avait de quoi mettre la police sur les dents. Tout comme les assassinats (ou bavures) et tortures légitimés par le pouvoir n’étaient que des étincelles pour allumer le feu de la révolte. Cette brochure reprend des textes provenant de blogs anarchistes ou de sites Indymedia, et son contenu chronologique cherche à montrer comment survient une période insurrectionnelle et comment un soulèvement populaire se met en place, et surtout ce qui s’y passe, d’un côté comme de l’autre. Ces témoignages peuvent donc nous permettre d’envisager comment cela pourrait se dérouler dans n’importe quel autre pays d’Europe…

(Cette brochure ne se prétend pas exhaustive, pour beaucoup plus d’informations en français et en anglais, reportez-vous au Dvd également intitulé “Jours de rage”). Les textes et infos contenues dans cette brochure proviennent essentiellement d’Indymedia-Athènes, Emeutes & Amour, Le Jura libertaire et la revue Cette Semaine (n° 97 et 98).

Novembre-décembre 2008 - Communiqués de presse (médias autonomes et presse bourgeoise)

Attaque contre des véhicules et un bâtiment de la compagnie publique d’énergie (Athènes, 25/11/2008)

"10 personnes se sont attaquées à cinq véhicules et à un bâtiment du PPC vers 12h 45, provoquant quelques dégâts. Selon des témoins, ces individus brisèrent les vitres du bâtiment avec des masses puis saccagèrent à l’aide de bâtons, de pierres et d’autres objets, cinq voitures du PPC garées hors du bâtiment, entre Halkokondyli et l’angle de la rue du 3 Septembre. Avant de quitter les lieux, ils jetèrent de la peinture dans l’entrée du bâtiment. Le GENOP-PPC (le principal syndicat des travailleurs de l’énergie) a dénoncé cette attaque. "

Source : journal Eleftherotipia

Etudiants fascistes tabassés pendant l’assemblée générale de la Fac de Droit (Athènes, 25/11/2008)

Après qu’un étudiant fasciste du parti majoritaire présent à une manif anti-immigrés à Agios Panteleimonas, se soit rendu à l’assemblée générale de la Fac de Droit en portant sur sa blouse une croix celtique invitant quiconque "osait, pouvait la lui retirer", 5-6 personnes portant des casques pénétrèrent dans l’assemblée pour corriger cet étudiant fasciste et deux de ses camarades qui tentèrent de le défendre.

Source : http://athens.indymedia.org/

Les professionnels de la torture repoussés et le séminaire des jeunes du parti au pouvoir saboté (Athènes, 26/11/2008)

Le temps est venu d’administrer aux bourreaux leur propre traitement. Jeudi matin, dans cette ambiance de kermesse politique et d’existence superficielle au plan de carrière imposé, la jeunesse du parti au pouvoir qui fournira les futurs politiciens et patrons (DAP) organisait un séminaire sur la meilleure façon d’imposer aux élèves une psychologie de développement. Bien sûr ces études réactionnaires sur la construction du caractère (basée sur un contexte totalitaire d’homogénéité et de conformisme social) impliquent que leur expression pertinente soit présentée comme désirée et nécessaire : la fasciste Tzani et le bourreau Papadatos… La première avec sa présence constante à la télévision et son délire nationaliste public sur divers sujets la menant même à soutenir le meurtrier nazi Plevris (même dans son récent jury. Note : concernant son livre appelant à des violences antisémites). Le second ne cherche pas à agir à l’aide de la publicité mais plutôt dans les geôles sombres de la sécurité d’état. Comme à l’hôpital où Savvas Xiros fut gravement blessé, dans une situation de vulnérabilité (avec une vue réduite et un corps abîmé), il obtint ce témoignage bien connu grâce aux médicaments avec lesquels Xiros était traité, mais également avec la nécessité d’obtenir un témoignage après l’administration d’un tel sérum, accompagné de tortures physiques et psychologiques.

Bien sûr les gens oublient, le scandale de la torture fut oublié et aujourd’hui la démocratie a décidé d’honorer ceux qui l’honorent avec la douleur et le sang (des autres). Ce gentleman gagna son ascension sociale et un bon petit boulot grâce à ces tortures, devenant le président de l’école d’infirmières. Mais maintenant, venons-en à l’action. La théorie anarchiste ne saurait être coupée de l’action qui en découle. Qu’elle soit partielle ou non, il doit y avoir une certaine relation entre les mots et l’action. Les yaourts et les œufs sont certainement des actions inadaptées à n’importe quelle hypothèse. C’est pourquoi, nous, un groupe de camarades, les avons sélectionnés pour intervenir avec différentes caractéristiques. Pas dans un contexte antagoniste (pour prouver qui est le plus révolutionnaire ou ce genre de conneries), mais afin de rendre concret ce que serait notre position envers les bourreaux et les valets des intérêts dominants. Si nous tentons cette critique publique de notre action, c’est parce que la faute commise est d’avoir laissé ce bourreau en vie. Particulièrement après sa déclaration concernant le traitement du cas de 17 Novembre et les méthodes utilisées contre eux "Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour trouver la vérité ". Et il vint à vous avec votre vérité (dominante) et nous avec les luttes.

Des anarchistes contre la durée de l’exploitation et la délation

P.S : A tous ceux qui répandent des rumeurs concernant l’expropriation d’un pc et d’un projecteur ainsi que 200 pauvres étudiantes frappées et terrorisées… Pour ce qui est du premier, nous confirmons qu’un Pc et n’importe quel autre moyen sont bien plus utiles à une action du mouvement que de rester la propriété de séminaires réactionnaires effectués par l’élite dont les pratiques et l’expression reflètent une mentalité réactionnaire. Et pour ce qui est du second, ceci est évidemment sexiste (les pauvres étudiantes, si faibles et désemparées) et bien loin de la vérité, tout comme, malheureusement, le prof fachos et païen qui aurait été tabassé.

Source : http://athens.indymedia.org/

Caméras de surveillance sabotées à l’université PAMAK (Thessalonique)

A bas les caméras de PAMAK

Récemment, l’état et les autorités tentèrent de terroriser la société et d’imposer un état de surveillance et de contrôle, avec des mesures telles que la vidéosurveillance. Ces caméras ne sont rien d’autres qu’une version nouvelle (et digitale) des mouchards de la junte. Les doyens de l’université en parfait accord avec l’état, ont entrepris l’installation de ces armes de terroristes. A l’université de Macédoine (pamak) il y avait une caméra placée sur le gymnase, englobant ainsi une large zone de la rue Egnatias. Malheureusement pour nous, il n’était pas facile de la détruire, car elle était très haute. Mais le besoin de LIBERTÉ est plus grand que n’importe quelle hauteur de gymnase, et c’est en tant qu’Intervention Autonome de PAMAK, radicalement opposés aux mesures de surveillance-répression-terrorisme, que nous avons détruit cette caméra. Cette action est une autre avancée contre la loi de la terreur qui sert les doyens, autorités de flics d’état. Parce que l’autre moitié d’une action est de la revendiquer.

A bas les caméras.

Cassez-les partout où elles se trouvent.

Source : http://athens.indymedia.org/

Mairie occupée par des anarchistes en solidarité avec les immigrés (Chania, 27/11/2008)

Parmi de nombreuses autres actions, des anarchistes anti-autoritaires procédèrent à une occupation continue de la mairie de Chania dans une optique de contre-information et de solidarité avec les 15 immigrés africains qui ont entamé une grève de la faim devant la mairie depuis le 11/11, afin d’obtenir un permis de séjour. La veille, la préfecture fut occupée également, et les deux occupations continuent. Vendredi 5/12 est une journée nationale de solidarité avec les immigrés grévistes de la faim, dont l’état de santé est critique.

Source : http://athens.indymedia.org/

Sabotage de l’Institut Technique du Conseil Général (Lamia, 28/11/2008)

"Hier matin un groupe d’environ vingt personnes du milieu anarchiste, de "la gauche unitaire", et d’autres étudiants firent annuler le Conseil Général du TEI de Lamia, lors duquel devait être voté le nouveau règlement intérieur. Ensuite, toutes les affiches du DAP-NDFK (parti d’extrême droite des étudiants) furent déchirées, afin de leur faire comprendre que leurs journées d’intimidation étaient terminées. Cette action fut suivie par un grand nombre de gens fatigués par les "papes" du TEI. Bien évidemment, les membres du DAP-NDFK ne se sont pas montrés et les 4-5 valets derrière leur stand s’évaporèrent dans les air ! LE DAP-NDFK DEVRA OUBLIER SES HABITUDES ! ”

Source : http://athens.indymedia.org/

Attaque d’un commissariat pendant une manif contre la police d’état (Volos, 29/11/2008)

Le 29 novembre, des anarchistes/anti-autoritaires de Volos appelaient par le biais d’une affiche à une manif à l’occasion de deux incidents récents de violences policières dans leur région : le 7/10, un motocycliste fut tué d’une balle en pleine tête, près de la ville d’Almyros, alors que la police le poursuivait en prétextant qu’il possédait une arme à feu, que l’on ne trouva jamais. Puis, le 4/11, des membres de l’OPKE (unité spéciale de la police) arrêtèrent deux habitants d’Argalasti et perquisitionnèrent leurs maisons sans rien contre eux. La manif rassembla un bloc solide bien fermé à l’aide de bâtons et composé de 150 personnes qui se dirigèrent vers le commissariat de Volos. Celui-ci fut attaqué à l’aide de pierres, d’oranges, de yaourts et de peinture. La brigade qui gardait le bâtiment tenta de les disperser avec des grenades assourdissantes, blessant un manifestant, mais le bloc resta et continua de distribuer des tracts.

Source : http://athens.indymedia.org/

Sabotage d’un événement à Egaleo avec un fasciste du parti L.A.O.S (Athénes, 30/11/2008)

Hier, dimanche 30-11-2008, lors d’un événement organisé par la municipalité d’Egaleo où les personnes suivantes devaient s’exprimer sur les problèmes de la jeunesse : Katerina Papakosta (Nouvelle Démocratie), Mariliza Ksenogiannakopoulou (PASOK), Fotis Kouvelis (SYRIZA), Adonis-Spyridon Georgiadis (LAOS) et alors qu’il venait tout juste de débuter, avec la présence de membres du conseil municipal, l’événement fut violemment interrompu par 15 anarchistes "autoproclamés" menaçant de violences les personnes présentes et réclamant l’expulsion du parlementaire Adonis-Spyridon Georgiadis. Les collègues d’Adonis-Spyridon Georgiadis présents refusèrent de se compromettre avec cette exigence fasciste menant à l’annulation de l’événement. Le parlementaire Adonis-Spyridon Georgiadis a dénoncé cette violence fasciste venant de groupes anarchistes et empêchant un parlementaire grec de s’exprimer dans sa circonscription.

Le parlementaire Adonis-Spyridon Georgiadis

"La démocratie avance avec des mots et le fascisme avec des bombes…" (Asimakis Panselinos, EDA (l’ancienne gauche démocratique unie) membre du Parlement lors de la guerre civile espagnole.)

L’histoire du siècle dernier est remplie d’incidents où les fascistes ont utilisé la démocratie comme couverture pour leurs attaques contre les libertés individuelles et sociales. Le racisme, les idées nationalistes, l’hégémonie guerrière, l’intolérance, la haine des femmes, le culte des ancêtres, et toutes formes de pathologies raciales liées au sang sont exprimées de la même manière avec une agression physique et institutionnelle par les propagateurs naturels de ces mentalités.

Dans ces cas-là aussi, nous en avons appelé à ces libertés que ces gens nient par leur mentalité réclamant l’état social. L’histoire, cependant, ne nous permet pas d’être aussi naïfs que Georgiadis aurait voulu que nous le soyons. Quiconque tente de limiter les libertés sociales et individuelles recevra ce qu’il mérite. Les mains qui cherchent à se dresser contre nous et tous les dépossédés de la terre seront tranchées à la base. Si ceux de la "gauche" appellent démocratie le dialogue avec ceux qui voudraient devenir leurs bourreaux, alors nous avons un problème avec la démocratie et avec leur gauchisme également. À Egaleo, une ville bâtie par les immigrés, il serait bien naïf de légaliser un dialogue avec des gens répondant par des insultes racistes et fascistes. Des insultes contre le sens de la liberté, contre l’histoire de notre ville, contre notre conscience prolétarienne, contre les immigrés de cette région… Donc, le petit facho peut mettre de côté sa sensibilité pseudo-démocratique, ses mensonges assourdissants – pour ses collègues qui le soutiennent, pour les cagoulés inexistants, la vitre cassée et la violence contre les personnes présentes – et l’étiquette désopilante (d’anarchistes "autoproclamés"). S’il recherche la vérité, il devrait jeter son horrible masque et parler avec son langage habituel. Ainsi, tout le monde comprendrait que nous avons été plutôt généreux avec lui…

Source : Egaleo Anarchists Initiative

Vandalisme à l’école d’Elliniko suivi d’arrestations (Athènes, 2/12/2008)

8 personnes dont d’anciens étudiants de l’école technique de supérieure d’Elliniko ont été arrêtées hier, suite à un incident survenu en dehors de l’école. Après leur arrestation, trois d’entre eux (âgés de 18, 19 et 20 ans) avouèrent avoir lancé un cocktail Molotov le 6/10/08 contre le bureau du sous directeur, pour venger la personne de 20 ans renvoyée de l’école peu de temps auparavant. Le bureau fut complètement brûlé, et l’un d’eux est accusé d’avoir lancé un pavé contre un bâtiment scolaire le 26/9/08, causant des dégâts matériel. Tous les trois sont poursuivis par le procureur.

Source : D’après les médias (http://zougla.gr/)

Incendie d’un véhicule du corps diplomatique et d’une banque (Athènes, 3/12/2008)

Tôt dans la matinée du mercredi 3/12/08 nous nous sommes attaqués à un véhicule du corps diplomatique de et à la banque Geniki rue Papandreou à Halandri. C’est le minimum que nous pouvions faire en solidarité avec le camarade Polikarpos Georgiadis, accusé du rapt de G. Mylonas, président des industriels de la Grèce du Nord. C’est une manière de faire corps avec ceux qui sont derrière les barreaux et surtout d’agir. Nous détruisons tout ce qui peut nous détruire. Nous laissons derrière nous les cendres et les ruines de cette civilisation décadente et nous nous dressons au-dessus avec un sourire de joie en entendant son râle. LA GUERRE CONTINUE DE TOUTES LES MANIERES ET PAR TOUS LES MOYENS NECESSAIRES.

Des incendiaires ayant mauvaise conscience

Source : http://athens.indymedia.org/

Des incendiaires attaquent French News Agency à Kolonaki (Athènes, 3/12/2008)

Selon les medias, une bombe artisanale confectionnée à l’aide d’une bonbonne de gaz, a explosé mercredi à 17h50 dans l’entrée des bureaux de la French News Agency, rue Milioni, Kolonaki, centre d’Athènes, provoquant des dégâts matériels.

Source : http://athens.indymedia.org/

Incendie de la banque Piraeus à Evosmos (Thessalonique, 3/12/2008)

L’état trouvera toujours le moyen d’innocenter ses enfants, comme ce sera le cas dans quelques jours avec le flic de l’affaire de la "jardinière" (note : lors des manifestations de l’an dernier en soutien à 17 Novembre, des flics en civil tabassèrent un étudiant chypriote qui marchait dans leur direction, et l’accusèrent d’être tombé sur une "jardinière", bien qu’ils furent filmés par des caméras). Certains d’entre eux seront acquittés avec une mutation à Kilkis… et d’autres s’en sortiront avec une libération sous caution. Le jury sert uniquement les raisons de la propagande et de la bureaucratie. Nous n’attendons rien d’une justice autoritaire ayant comme rôle principal la dissimulation des crimes de l’état. Pour la délibération du jury, nous avons décidé d’un minimum d’action en nous attaquant à l’un des symboles de base de l’état et du capitalisme.

Cellule de Perspective Insurrectionnelle (A)

Source : http://athens.indymedia.org/

Communiqué relatif à l’incendie de l’agence de presse française (Athènes, 3/12/2008)

Tandis que les citoyens tranquilles appréciaient la pause café de leur inexistence dans la rue pavée de Kolonaki, nous avons encore une fois eu recours aux "services" de la destruction et nous avons préparé un nouveau cadeau avec des cendres idylliques. De cette façon, nous envoyons notre soutien aux camarades français qui ont choisi le réseau de trains à grande vitesse, sabotant les routes de la hâte et de l’anxiété quotidiennes, d’une vie déterminée et présélectionnée, imposée par la bio-autorité à ses sujets.

Frappant l’imperfection ordinaire du système, recourant à des moyens agressifs au milieu de la servitude imosée par la réalité sociale, prouvant à nouveau in vivo la structure vulnérable de l’uniformité fortifiée de ce monde. Nous méprisons la lâcheté des foules qui est si bien acceptée dans cette société d’esclaves et luttons pour que la société existe pour nous et non le contraire.

Ainsi, nous l’envahirons de façons répétées et soudaines, érodant et empoisonnant son cœur, afin d’éliminer tout ce qui n’est pas nous, par nous-mêmes. Un projet matérialisé par notre dévotion envers la révolution. Une révolution éternelle et inlassable, qui vaut qu’on se batte quotidiennement pour réaliser son expression la plus inexorable, sauvage et sombre…

L’orchestration d’un assaut radical contre la réalité continue.

Nous allons bientôt revenir !

La Conjuration des Cellules de Feu d’Athènes

La Cellule de Solidarité Internationale

Note : le communiqué fut envoyé par mail et traduit par http://directactiongr.blogspot.com.info/ où l’on peut trouver les autres communiqués de la "Conjuration des Cellules de Feu".

Incendie de bâtiments du ministère de l’environnement (Athènes, 4/12/2008)

Le combat continue…

L’Action de Libération Révolutionnaire revendique la responsabilité des deux incendies contre les bureaux du ministère de l’environnement et des travaux publics, rue Panormou et rue Fanarioton. Il s’agit d’une action de résistance contre l’état et les plans capitalistes pour la destruction de l’environnement et le contrôle des communautés. Une action de solidarité avec les habitants de Lefkimmi qui va à l’encontre des plans du ministère pour la construction d’une décharge à ciel ouvert dans leur région et une action de résistance combattive contre les assassins en uniforme de l’état, prouvant ainsi que l’Histoire de la résistance sociale est vivante…

Source : http://athens.indymedia.org/

Des agriculteurs bloquent l’autoroute nationale (4/12/2008)

L’autoroute nationale a été bloquée ce midi à Tembi, par des agriculteurs de Thessalie et de Fthiotida du nord, à l’aide de leurs véhicules personnels et non avec des tracteurs, à la suite d’un appel de la coordination Panthessalique du comité d’agriculteurs, parce que le ministre du développement agricole Alexandros Kontos avait refusé de les rencontrer au sujet de leurs demandes économiques.

Source : D’après les médias grecs.

Revendication d’acte de vandalisme (Chania, 4/12/2008)

"Les archives historiques de Crète ont été la cible de vandales à Chania, et cela le jour où le président de la république Karolos Papoulias était venu pour célébrer l’union de l’île avec la Grèce. Les vandales ont lancé des bouteilles remplies d’huile et de peinture noire contre les façades, l’entrée et les escaliers du bâtiment." (selon les médias grecs.)

Actuellement "le phénomène de vandalisme a pris des propensions alarmantes à Chania" puisque après les archives historiques de Crète, des inconnus ont lance des bouteilles remplies de peintures contre les bureaux de l’union locale des officiers de la marine militaire en retraite, causant des dégâts matériels. (d’après http://haniotika-nea.gr/)

Communiqué pour le vandalisme nocturne - Chania

Le jour où la grève de la faim de 15 immigrés sans papiers atteint son apogée, une semaine seulement après la fin de la grève de la faim suivie massivement par les prisonniers des geôles de ce pays, la ville de Chania revêt sa "tenue de fête" pour célébrer le 95ème anniversaire de l’union de l’île avec l’état grec. La police va ceinturer tous les quartiers de la ville, l’armée n’oubliera pas de défiler, sous la bénédiction des seigneurs locaux, des prêtres et de la communauté locale "pacifique".

Écœurés par cette repoussante compagnie, nous avons décidé d’agir dans la nuit, pour profaner avec de la peinture noire les archives historiques de Crète (propriété du ministère de l’éducation) et d’attaquer à l’aide de masses et de bouteilles de peinture noire l’union locale des officiers de la marine militaire en retraite.

Il n’y a pas de respect à avoir pour les symboles et l’histoire de ce vieux monde. Nous reconnaissons uniquement l’Histoire et la lutte des damnés et des rebelles, qui se sont soulevés et qui se soulèvent encore contre l’exploitation, la répression et la soumission. La liberté va éclore dans les ruines de ce monde.

P.S. Que les "responsables" soient avertis qu’au cas où la grève de la faim des immigrés s’achèverait par des dommages sanitaires irréversibles, notre réponse ne leur fera pas seulement un choc, mais elle les empêchera certainement de dormir.

"Antigrecs et Vandales"

"Réplique Nocturne"

Source : http://directactiongr.blogspot.com/

Heurts et arrestations lors d’une manifestation étudiante (Athènes, 4/12/2008)

Lors d’une manifestation étudiante rassemblant 2500 personnes contre la nouvelle loi sur les universités, les privatisations et la reconnaissance des niveaux d’écoles privés comme équivalant aux universités, et la nouvelle réforme réactionnaire des pensions, des vitrines de banques et des magasins de luxe furent détruites par des groupes de manifestants. Les flics attaquèrent la manifestation à plusieurs reprises et arrêtèrent un manifestant. Plus tard, les groupes de la police en moto furent attaqués hors de l’école polytechnique, un motard fut tabassé à terre et sa moto détruite par les manifestants. À la suite de quoi les MAT (police anti-émeute) ceinturèrent le quartier et attaquèrent les manifestants rassemblés devant l’école polytechnique, arrêtant l’un d’entre eux, avant d’être à nouveau repoussés.

Source : http://athens.indymedia.org/

Le directeur de la prison de Diavata tabassé lors d’un discours à l’école de droit (Thessalonique, 4/12/2008)

Porc ou humain, il n’y a rien au milieu. Nous ne valorisons pas l’être humain par rapport aux autres, mais pour nous la vie et la liberté constituent des valeurs allant au-delà de tout compromis, de même que la dignité et la vie humaine doivent correspondre à certaines caractéristiques. Au nom de la liberté, aujourd’hui jeudi 4 décembre, nous avons tabassé le directeur de la prison de Diavata lors de son discours autoritaire effectué à l’école de droit de l’université Aristote de Théssalonique. Les coups de pieds et coups de poings que ce "gentleman", M. Tsourelis, a reçu est le minimum approprié pour lui et pour n’importe quel autre individu dans son genre, qui ne sont que les valets de l’autorité, qui emprisonnent les ennemis d’une prospérité fausse et malade, assassinant la liberté. Avec cette action, nous avons exprimé le minimum de nos désirs de ne pas laisser ces gens évoluer autour de nous à leur aise, et ils devraient prendre cela en considération. Pas de pitié pour les ennemis de la liberté. Ne nous touchez pas. Solidarité avec les combats quotidiens de tous les prisonniers de la démocratie. Liberté pour tous !

Rien ne manque, ni le monde, ni le souffle
Tant qu’il y a de la haine, il y a de la vie

Source : http://athens.indymedia.org/

Blocage de rue devant le centre de rétention par des immigrés et des militants solidaires (Athènes, 5/12/2008)

Des centaines d’immigrés et d’anarchistes anti-autoritaires ont bloqué en solidarité pendant plusieurs heures les alentours du centre de rétention avenue P. Ralli, dressant des barricades et mettant le feu à des poubelles. Il y avait aussi des drapeaux en solidarité avec les immigrés et les immigrés grévistes de la faim de Chania.

Quotidiennement, des centaines d’immigrés font la queue durant des jours dans le centre de rétention de l’avenue P. Ralli afin d’obtenir au moins un permis de travail/de séjour pour rester légalement dans ce pays, alors qu’ils sont souvent brutalement attaqués par des policiers, même la nuit.

Source : http://anarxikoiaigaleo.blogspot.com/ (Des infos complémentaires - en grec - et des photos)

Du 6 au 31 décembre 2008 – Chronologie de l’insurrection populaire consécutive à l’assassinat d’ Alexis Grigoropoulos par la police grecque (médias autonomes)

Samedi 6/12

Athènes : Vers 21h00, deux flics patrouillant en voiture dans Exarchia, centre d’Athènes, ont eut des échanges verbaux avec quelques jeunes rue Messollogiou. On rapporte qu’une bouteille ou des pierres auraient été lancés sur la voiture. Celle-ci est alors repartie avant de s’arrêter, et les deux flics se seraient dirigés à pied vers les jeunes. Epaminondas Korkoneas, 37 ans, originaire de Kalamata, père de 3 enfants, s’est approché des jeunes en désignant ses organes génitaux et, en gueulant "qu’il allait les baiser maintenant", il tira ensuite trois fois dans leur direction, à moins de 20 mètres. L’un des jeunes, un anarchiste de 15 ans Alexandros-Andreas (Alexis) Grigoropoulos, tomba mort, une balle dans le cœur. Des passants appelèrent une ambulance pour l’emmener à l’Hôpital Evaggelismos, où l’on ne fit que constater son décès. Juste après le meurtre, Korkoneas et son collègue, Vassilis Saraliotis, 31 ans, retournèrent à la voiture et quittèrent le quartier. Lorsqu’il fut interrogé par d’autres flics à propos de la fusillade, Korkoneas, décrit comme le "rambo" local, poussant ses supérieurs à des interventions plus musclées, répondit qu’il en avait assez de subir des intimidations à Exarchia, un quartier avec de fortes solidarités, des initiatives des habitants, et une activité politique, où il y a souvent des heurts dans les rues avec les MAT (police anti-émeute) qui ceinturent cette zone. Les mass médias parlent d’un groupe d’une cinquantaine d’"anarchistes cagoulés" attaquant une voiture de police avec des cocktails Molotov, et d’un flic "faisant les sommations d’usage, qui menèrent à une blessure fatale."

La nouvelle du meurtre se répand immédiatement par le bouche à oreille et via internet, et des anarchistes et des habitants du quartier se rassemblent rue Mesologgiou. Des heurts se produisent rapidement après ces rassemblements avec les MAT et des flics en civil, et des barricades sont rapidement dressées à l’aide de poubelles en feu aux alentours du square d’Exarchia et des routes environnantes. Des dizaines de personnes attaquent les MAT avec des pierres et les repoussent hors d’Exarchia. Les MAT attaqués reviennent avec des lacrymogènes, les gens se déploient dans Exarchia et affrontent la police, qui a ceinturé le quartier et attaqué les anarchistes qui y arrivaient. Ceux-ci se sont débrouillés pour repousser la police, prendre l’école polytechnique et garder les routes frontales ouvertes aux gens. Des heurts avec les flics (MAT et flics en civil) avenue Patission et rue Stournari se produisent. Deux banques en feu avenue Patission. Après minuit, des centaines de gens arrivent pour l’occupation de l’école polytechnique, tandis que des heurts mineurs avec la police ont lieu à l’extérieur. Des heurts ont également lieu aux alentours de l’école de Droit, également occupée par ses étudiants. Les MAT attaquent les gauchistes qui défilent à Exarchia. Assemblée ouverte à l’école Polytechnique. Pendant ce temps les MAT ont ceinturé l’Hopital Evaggelismos et les flics ont essayé d’y rentrer mais ont été repoussés par des amis et compagnons d’Alexis.

Pendant la nuit à Athènes, les affrontements se déplacent vers l’avenue Ermou, quartier huppé, où plus de 70 magasins de luxe, une banque et 2 bâtiments sont soit détruits, soit complètement incendiés avec l’aide de nombreuses personnes des cafés avoisinants qui ont entendu la nouvelle. Des pillages ont lieu. Une galerie marchande de 7 étages en feu. De nombreuses voitures servent de barricades. Une autre banque en feu, avenue Piraeus. Des blocages de rue et des heurts ont lieu autour de l’université Pantios. Il y a un épais brouillard au centre ville à cause des gaz lacrymogènes. La police est repoussée de nombreuses zones du centre ville et passe à la défense. Des passants empêchent la police d’attaquer les manifestants et certains rejoignent même la foule. Des centaines d’affrontements avec la police autour d’Exarchia. Un groupe attaque le commissariat de Leoharous avec des cocktails Molotov, et de nombreux passants qui ont entendu la nouvelle s’opposent à la police rue Stadiou où une banque Agrotiki est incendiée. Les flics s’enfuient. La nouvelle se transmet par le bouche à oreille de Monastiraki à Psirri, où les gens se rassemblent, et où la police envoie les MAT. Une banque Geniki est incendiée. Des heurts et des barricades enflammées pendant toute la nuit devant Polytechnique et l’ASOEE occupées, Omonoia, le square central d’Athènes et d’autres rues. Pendant ce temps, les anarchistes occupent l’université d’économie ASOEE. Un groupe attaque le commissariat de Neos Kosmos. Un groupe attaque les bureaux de Nouvelle Démocratie (parti au pouvoir) à Ano Petralona. Un groupe attaque les bureaux de Nouvelle Démocratie à Moschato. Le commissariat de Akropoleos est attaqué. La majeure partie de l’éclairage public de l’avenue Akadimias est détruit. Un groupe détruit une banque à Menidi. Les affrontements continuent à Exarchia.

Les deux ministres Pavlopoulos et Hinofotis donnent leur démission, mais le premier ministre les refuse. A Athènes, les organisations gauchistes appellent à une manifestation à Mouseum, dimanche à 13h00.

Les anarchistes appelèrent à de violentes manifestations dans toutes les villes vers minuit – une heure :

Thessalonique : Une manifestation anarchiste attaque le commissariat de police du square Aristotelous, détruisant des véhicules et des motos de la police. Sur le chemin de retour vers le square de Kamara, ils ont saccagé toutes les banques se trouvant sur leur passage, la façade d’un hôtel de luxe, un centre religieux "montagne d’Athos", le mégastore de fournitures scolaires "Malliaris", et de nombreux gros magasins de l’avenue Egnatias, ainsi que le commissariat de Ano Polis, et le poste de garde devant l’ambassade turque.

Affrontements avec les MAT autour de l’université et poubelles incendiées dans les rues avoisinantes. Plus tard, des groupes ont incendié tous les chantiers du Metro à l’intérieur de l’université, et des banques du centre ville. Assemblée ouverte à l’école polytechnique de Thessalonique pour informations et planification.

Heraklion : Quelques centaines de personnes se sont rassemblées dans le square central, et pendant la manifestation se sont attaquées au commissariat et au palais de justice. Les habitants se souviennent aussi du meurtre du jeune motard Iraklis Maragkakis à l’extérieur d’Heraklion, 5 ans auparavant, alors qu’il ne s’était pas arrêté lors d’un contrôle policier, les flics lui avaient tiré dans la tête, ce qui avait conduit à l’attaque du commissariat et à l’arrestation d’anarchistes le lendemain. La police ne s’est pas montrée. Plus tard dans la soirée des petits groupes ont incendié 4 banques.

Rethymnon : Manifestations de quelques dizaines de personnes.

Chania : Des centaines de personnes défilent vers le commissariat, et affrontent les MAT. Elles repartent en bloc, détruisant des banques et les bureaux des ferrys ANEK, érigeant dans les rues derrière elles des barricades de poubelles enflammées. Elles ont également saccagé des agences pour l’emploi, le mess des officiers, un bureau de politiciens, la poste centrale, les bureaux de la banque postale, et une pharmacie appartenant au maire de droite. Dans la nuit, un groupe s’attaque aux véhicules du maire et d’autres officiels devant la mairie.

Patras : Manifestation de quelques centaines de personnes vers le commissariat. Les manifestants détruisent les voitures de polices, les motos et les voitures banalisées. Les flics attaqués à l’aide de fusées éclairantes font un usage massif de lacrymogènes. De nombreuses personnes se lancent dans les affrontements, tandis que des banques et des agences de téléphone portable sont saccagées. Dans la nuit, un groupe a attaqué une cour où se trouvaient des véhicules de police dont certains banalisés, incendiant un bon nombre d’entre eux.

Komotini : Manifestation spontanée vers le commissariat de police par les gauchistes et les anti-autoritaires qui lancent des bombes colorantes rouges sur le bâtiment. Assemblée générale étudiante à l’université, qui ferme et occupe le bâtiment. Des anarchistes bloquent et squattent l’université.

Mytilini : Plus de 200 personnes défilent vers le commissariat, heurts avec les flics et saccage de véhicules et de motos de police banalisés.

Sparta : Manifestation anarchiste spontanée devant le commissariat, des gens peignent des slogans sur les murs de tous les bâtiments publics du centre ville, sur les banques et le palais de justice.

Alexandroupoli : Quatre anarchistes se rassemblent spontanément devant le commissariat et affrontent deux flics.

Serres : Manifestation anarchiste spontanée devant le commissariat, des gens peignent des slogans sur les murs.

Corfu : Rassemblement anarchiste dans les universités.

Ksanthi : Plus de 70 personnes se rassemblent spontanément à l’école polytechnique et défilent vers le commissariat. Sur leur route, elles croisent une voiture de police et cassent son pare-brise, les flics accélèrent en traversant le cortège, blessant une personne. Une banque ATM et des caméras sabotées.

Ioannina : Une manifestation anarchiste de 200 personnes attaque le commissariat et saccage les véhicules de police qui se trouvent devant. Les flics les repoussent avec un usage massif de lacrymogènes. Avant cela, les anarchistes ont croisé une jeep de la police des frontières, l’ont détruite et ont envoyé les deux flics qui s’y trouvaient à l’hôpital. En repartant, les manifestants ont brisé les vitrines de nombreuses banques.

Larissa : Manifestation dans le centre ville.

Naxos : Rassemblement autonome afin d’organiser des actions et de peindre des slogans sur toute l’ile, plus de 50 personnes y participent.

Kavala : Des groupes attaquent le commissariat, 6 banques et de nombreuses caméras de surveillance. Un policier est blessé durant les affrontements.

Volos : Manifestation anarchiste spontanée, où plus de 150 personnes se sont attaquées avec des pierres et des bâtons au commissariat, les flics ont répliqué avec des lacrymogènes, ce qui déboucha sur une bataille de rue. La manifestation s’est achevée en un bloc solide, détruisant une banque ATM.

Agrinio : Manifestation anarchiste spontanée de 60 personnes, défilant dans le centre ville, attaquant 4 banques à l’aide de pierres et de pavés. Les flics ne se sont pas montrés.

De plus petites manifestations spontanées dans de nombreuses villes grecques.

Dimanche 7/12

Athènes : Manifestation de plus de 10 000 personnes, qui ont saccagé toutes les banques, tous les concessionnaires de voitures, et les bâtiments gouvernementaux sur leur passage. La police a répliqué en faisant usage de milliers de grenades lacrymogènes, même à l’intérieur du métro et dans des espaces clos. Les combats de rue font rage. De nombreux flics se sont enfuis en abonnant derrière eux leurs casques et leurs boucliers. Plus de 20 banques en ruine. Le ministère de l’environnement et des travaux publics gravement endommagés. Un groupe important caillasse le poste de police d’Exarchia. Quelques personnes sont arrêtées en dehors du cortège. Affrontements près du GADA (Commissariat central d’Athènes) lorsque plus de 100 manifestants tentent de libérer un jeune heurté par un fourgon de police et arrêté pendant la manifestation. Des dizaines de personnes détenues pendant plusieurs heures. Les flics ne parviennent pas à arrêter les gens parce que les manifestants et les passants les en empêchent et les repoussent, ils utilisent des flash-balls et des grenades aveuglantes, et un épais brouillard de gaz lacrymogène recouvre le centre de la ville, provoquant de sérieux problèmes pour les habitants. Plus tard, un groupe attaque les bureaux d’Apogevmatini, un journal très à droite. Des groupes brûlent des banques rue Koai. Un groupe de flics en civil est découvert en train de briser les vitrines de petits commerces et les fenêtres de maisons, des anarchistes les poursuivent avec des pierres et des bâtons, mais le groupe arrive à rejoindre les lignes de police. La police attaque et prend le contrôle des rues d’Exarchia. Des heurts mineurs dans les rues d’Exarchia, où de nombreux habitants lancent depuis leurs balcons des pots de fleurs, des cendriers et de l’eau sur les flics qui pourchassent les manifestants, et dans de nombreux cas ouvrent leurs entrées pour y laisser les manifestants se cacher, empêchant ainsi les flics de les arrêter ou de les tabasser. Accrochages nocturnes aux alentours de l’ASOEE avec de nombreux immigrés et jeunes du quartier. Un groupe brûle 5 banques à Paleo Faliro avec des Molotovs. Un autre groupe brûle une banque à Peristeri "pour dire un dernier au revoir à Alexis". Le poste de police d’Ilioupolis est incendié. Au total, 7 arrestations dans la journée. Des dizaines de personnes retenues à GADA par des flics en civil. Dans la nuit, les flics en civil sont partout dans le centre d’Athènes. L’un des avocats du policier meurtrier se rétracte.

Thessalonique : Manifestation de plus de 1000 personnes, des gauchistes, des étudiants et des collégiens, et des anarchistes et des jeunes en fin de cortège, attaquent aux Molotov le poste de police d’Aristotelous, où un flic prend feu. Puis la fin du cortège s’attaque à la mairie et au ministère de Macédoine et de Thrace. Les gauchistes s’en vont. Le reste du cortège caillasse le poste de police d’Ano Polis avec des centaines de projectiles et se dirige vers les universités. La police réplique avec un usage excessif de gaz lacrymogènes pendant le défilé, et les combats de rues durent pendant des heures dans le centre ville, les manifestants dressant des barricades à l’aide de poubelles afin de stopper la police, incendiant le tout pour minimiser les effets des lacrymogènes. Des grandes surfaces de luxes et de nombreuses banques incendiées. Une brigade de MAT investit l’université et tire sur les manifestants avec des flash-balls. Un manifestant est blessé et doit se rendre à l’hôpital en urgence. Les MAT attaquent les occupants de l’école de théâtre, en y lançant des lacrymogènes. Heurts mineurs à l’extérieur. Dans la nuit, un groupe attaque aux Molotov le poste de police de Sykies, provoquant d’importants dégâts et envoyant un flic à l’hôpital.

Heraklion : Des organisations de gauche appelant à une manifestation dans le square central, avec plus de 600 manifestants, pour la plupart des élèves, et un important bloc anarchiste en fin de cortège. Lors du défilé, plus de 10 banques ont été saccagées, tandis que la police suivait à distance. A la fin de la manifestation, beaucoup de gens décidèrent d’affronter les flics, érigèrent des barricades sur le square central et attaquèrent le second poste de police à coups de pierres et de Molotov. Les flics utilisèrent les lacrymogènes de façons massive, mais les gens se séparèrent en plusieurs petits groupes et attaquèrent la police par des rues adjacentes, les heurts durèrent plusieurs heures, sans qu’aucun manifestant soit arrêté ou blessé. De nombreux ultras du club de foot local OFI, et des gens "ordinaires" participèrent à l’émeute. De nombreux manifestants marchèrent vers les quartiers populaires de Kaminia et Therissos, où des dizaines de banques furent saccagées, tandis que les habitants informaient sur les mouvements de la police. Pendant la nuit les flics en civil couvrent toute la ville.

Patras : Manifestation de plus de 1000 personnes, majoritairement des étudiants qui affrontent la police. Les étudiants gauchistes partent en bloc, tandis que les autres, principalement des anarchistes s’attaquent aux banques. Une seule personne arrêtée.

Corfu : Manifestation avec un bloc anarchiste de plus de 100 personnes et en fin de cortège un autre d’une centaine de gauchistes, attaquent le poste de police avec des oeufs, des oranges, de la peinture et des pierres. Le chef de la police est sortit pour essayer de calmer les gens, mais ayant reçu des dizaines d’œufs, retourna à l’intérieur. Dans la petite ville rebelle de Lefkimmi, connue pour la lutte des habitants contre la construction d’une décharge en plein air qui coûta la vie à une femme à cause de la violence des MAT, il y eut un défilé vers le chantier de la décharge, toujours protégé par les MAT. Ceux-ci furent sommés de partir, mais attaquèrent les habitants, ce qui déboucha sur plusieurs heures de combats de rues et de barricades. À la fin de la manifestation dans le centre de Corfu, la police pourchassa les manifestants jusqu’aux universités. Là, les manifestants trouvèrent une dizaine d’étudiants du KKE et du PASOK enfermés et refusant de les laisser entrer. Lorsque les manifestants tentèrent de rentrer les jeunes du KKE leur jetèrent des bouteilles.

Ioannina : Manifestation depuis le centre syndical jusqu’au poste de police avec plus de 1000 personnes. La police réplique avec un usage massif de lacrymogènes, et des anarchistes saccagent plus de 15 banques sur leur passage. Batailles de rues avec la police autour de la mairie. La police réplique avec des grenades aveuglantes et envoie trois manifestants à l’hôpital, parmi lesquels un prof de l’université et un syndicaliste.

Mytilini : Manifestation de 200 personnes, détruisant les banques, les cameras de surveillance, le bureau de douanes, et le ministère d’Egée. Les drapeaux grecs sont arrachés des bâtiments gouvernementaux et brulés dans le square central.

Ithaki : Un groupe brûle le drapeau grec et une partie de l’école municipale.

Larissa : Pendant la manifestation des collégiens, des flics en civil emmènent quelques jeunes au poste de police où ils les tabassent avant de les relâcher.

Pyrgos : Un groupe de dix personnes a incendié le palais de justice de Pyrgos à l’aide de Molotov, criant des slogans anarchistes et des slogans à la mémoire d’Alexis. 4 véhicules de police arrivent après que les gens se soient dispersés.

Karditsa : Manifestation et défilé dans le centre ville.

Kavala : Un groupe de 20 personnes brise les vitres d’un commissariat et lance des Molotov à l’intérieur, provoquant d’importants dégâts. Les flics sortirent pour balancer d’importantes quantités de lacrymogènes, ce qui mena à l’annulation du concert gratuit du maire dans le centre ville. Des flics en civil et des MAT partout dans Kavala.

Ksanthi : Manifestation de plus de 100 personnes dans le centre ville.

Volos : Les flics attaquent le cortège, le scindant en deux blocs, l’un d’eux se dirige vers le centre des travailleurs, attaquant le palais de justice, un bureau gouvernemental, un supermarché et plus de 16 banques. Dans le centre des travailleurs, ils expulsent le maire et des prêtres qui se trouvaient là pour un meeting. L’autre bloc s’est attaqué à des banques, à un véhicule de la police municipale, et au commissariat.

Serres : Environ 40 anarchistes se rassemblent dans le centre ville, chantent des slogans et distribuent du matériel d’informations aux passants, puis se rendent en cortège vers le commissariat mais sont bloqués par les flics qui ont ceinturé le bâtiment.

Sparti : Des anarchistes occupent l’université technique et installent un point d’infos à l’extérieur.

Arta : Les anarchistes et les autonomes locaux organisent une manifestation où participent de nombreux immigrés et habitants.

Kozani : Manifestation anarchiste de plus de 80 personnes assiégeant le poste de police, virant les journalistes du cortège, construisant des barricades et bloquant les rues autour du poste de police.

Naxos : Manifestation et défilé dans la ville.

Lundi 8/12

Athènes : Toutes les écoles et la plupart des universités du pays sont fermées, il s’agit d’une tentative gouvernementale pour empêcher les gens de se rassembler et de faire des AG, tandis que dans la plupart des villes grecques les étudiants manifestent vers les commissariats, comme dans les banlieues d’Athènes. Tôt dans la matinée, les étudiants ont bloqué et occupé l’avenue Kifissias et d’autres rues pendant plusieurs heures. Des milliers de lycéens se dirigent vers le commissariat central. 3 d’entre-eux gisent demi-nus sur les marches dans un symbolisme théâtral. Beaucoup d’autres jettent des fleurs dans l’entrée. Les lycéens communiquent à l’aide de sms pour s’informer sur la manifestation. 3000 lycéens bloquent le poste de police d’Exarchia sans l’attaquer. Les flics s’y enferment. Les élèves de Marussi bloquent une station de métro proche. A Galatsi, des centaines d’élèves attaquent le poste de police avec des oranges, des œufs, et de petits objets. Plus de 1000 élèves de Vrilissia bloquent le poste de police toute la matinée. Les élèves de Grava ont attaqué les postes de police de Patissia et de Galatsi avec des ordures et des pierres. 400 autres élèves attaquent le poste de police de Metamorfosi avec des pierres et de la peinture. A Egalo, 500 élèves bloquent les avenues centrales et défilent vers le poste de police qu’ils attaquent avec des pierres et de la peinture, causant des dégâts dans l’entrée et sur deux véhicules de police. Pendant une autre manifestation d’élèves, des rues ont été bloquées et beaucoup d’entre-eux ont attaqué la maison du ministre de l’éducation Stylianidis, un bureau de la ND, et le poste de police d’Erythrea. Les habitants fascistes et de droite font annuler un rassemblement ouvert à Agios Panteleimonas, protestant contre la montée de la criminalité et demandant de plus stricts contrôles sur les immigrés, de peur d’être attaqués. A Petroupoli, les élèves du KKE s’arrangent pour diriger la manifestation en évitant le poste de police. Vers midi, des milliers d’élèves se réunissent autour du parlement lançant des pierres, des bouts de marbres, et d’autres objets sur les MAT. Plus de 15 000 personnes à la manifestation centrale. Des barricades en feu autour du parlement. La manifestation étudiante attaque le poste de police de Kifissias et le centre de contrôle du trafic. Les étudiants affrontent les MAT au centre de Neo Kosmos. Des heurts autour du parlement et du square Syntagma, les flics répliquent et arrêtent 2 étudiants. Toutes les écoles et universités sont fermées par décision du ministère de l’éducation. Plus de 200 incendies de véhicules et de bâtiments. 14 banques, 47 magasins, 20 véhicules, 49 bureaux gouvernementaux ou de partis, et des dizaines de poubelles en feu. Les anarchistes affrontent les flics autour de l’école polytechnique pendant plusieurs heures avec des pierres, des bâtons et des Molotov, après que la police ait arrêté trois personnes. Des magasins d’informatique en feu rue Sturnari. 3 personnes blessées. Toutes les banques autour du square Omonoia sont saccagées. Attaques contre les ministères de l’Economie, des Affaires Intérieures et des Affaires Etrangères. Un bâtiment du square Omonoia est détruit. Incendie de Zara et autres magasins de vêtements, de banques, d’un bureau du ministère de l’Economie rues Amalias et V. Olgas, des hôtels du groupe "hôtel Plazza" et "Grande Bretagne", et d’un centre privé de formation scolaire. Le sapin de Noël municipal est en feu. Un magasin vendant des armes est saccagé et ce qu’il contenait (principalement des antiquités, des sabres, des couteaux) est exproprié. Des magasins sont pillés. Un groupe attaque les banques de Peristeri. Plus de 90 personnes arrêtées et 190 retenues temporairement, la plupart d’entre elles sont violemment tabassées par les flics. Photos de flics tirant à balles réelles sur les manifestants. Des organisations antiracistes et gauchistes appellent à une manifestation dans l’après-midi. Le sapin de Noël municipal incendié. Avenue Syggrou, des manifestants pourchassent deux fourgons de police. Attaque de la plupart des banques, du poste de police et de la mairie de Menidi. De nombreux magasins saccagés et pillés. Des inconnus ont pillé les bureaux du Métro de Ano Liosia. Des inconnus ont incendié un bâtiment résidentiel avenue Syggrou. Incendie de la bibliothèque nationale, rapidement maitrisé par les pompiers. Un groupe incendie les bureaux de la ND à Nea Smyrni. Un groupe arrête un véhicule de pompier, demande au conducteur de l’abandonner, exproprie les outils et l’incendie. Un autre groupe attaque le bureau des affaires étrangères à Kolonaki, et en partant, saccage des véhicules de luxe garés dans ce quartier chic. Des étudiants organisent des assemblées générales et occupent de nombreuses universités, tandis que dans d’autres comme à Pantios, les membres des jeunesses du KKE s’enferment dans les universités en faisant de fausses occupations, afin d’empêcher toute assemblée, et appellent à des manifestations "protégées" séparées. Le poste de police de Voula est incendié, ainsi que les nombreux véhicules de police garés à l’extérieur. Les camarades de classe d’Alexis défilent sur Neo Psyhiko. Une explosion détruit la Banque Nationale de Ilioupoli. Des unités anti-terroristes déployées à Exarchia. Le second avocat du flic abandonne l’affaire. Les enseignants de l’Ecole Polytechnique soutiennent la mobilisation. Dans la nuit, des groupes ont exproprié de la nourriture d’un camion fournissant les supermarchés, et lorsque les MAT arrivèrent, ils furent reçus à coups de pierres et de Molotov. Des dizaines de flics blessés durant les heurts.

Piraeus : Des lycéens assiègent le commissariat de police, détruisant les véhicules et les motos, lançant des pierres et des ordures contre le bâtiment. Sur le chemin du retour, les manifestants saccagent deux banques et un magasin de luxe, trois véhicules et transforment quantités de poubelles en barricades. Plus tard, un groupe détruit les bureaux de la ND à Paleo Faliro. Heurts autour de Piraeus. Les élèves attaquent deux autres postes de police avec des Molotov. Un poste de police, la mairie et le ministère des affaires maritimes sont également attaqués. Un groupe attaque le parking de la police, détruisant tous les véhicules qui s’y trouvent. Une voiture de police banalisée garée sur la rue principale est incendiée. Les habitants et les élèves détruisent les bloqueurs routiers municipaux destinés à empêcher les gens de se garer de façon illégale, mais qui s’avèrent dangereux pour les passants et les conducteurs. A Glyfada, les élèves s’attaquent au poste de police et bloque la large rue vers la mer. À Korydallos, les élèves ont attaqué les flics hors du poste de police avec des ordures et des pierres.

Thessalonique : Tôt dans la matinée, des étudiants ont occupé le bâtiment de l’Association des Avocats, afin de le transformer en centre d’informations. Presque chaque école fait une manifestation. Une grosse manifestation dans le centre ville se fait attaquer par les MAT devant le poste de police d’Aristotelous. Des manifestations dans le centre ville organisées par les étudiants et les gauchistes. Heurts avec les policiers, autour des universités, et le palais des sports. Les élèves virent la police du square Navarinou à l’aide de pierres et de barricades. Des élèves brisent des vitrines de magasins de luxe, des feux et des panneaux de signalisation, des lampadaires, des cabines téléphoniques. Une voiture est incendiée près des universités. Les bus changent d’itinéraire afin de ne pas passer près des universités. Une organisation anti-autoritaire signale que son infoshop a été détruit, et que des MAT ont été vus en train de piller des articles venant d’un magasin vandalisé. Les jeunes ont investi la bibliothèque de l’école d’architecture, et ont exproprié le matériel des bureaux des profs. Pendant une marche dans le centre ville, toutes les banques et de nombreux magasins de la rue Egnatia ont été saccagés. Des drapeaux grecs ont été brûlés. Un groupe de 40-50 personnes a attaqué le poste de police de Ano Toumba avec des Molotov, provoquant d’importants dégâts. Dans la nuit, les bureaux de la ND de Saranda Ekklisies sont détruits par les flammes. Attaques également contre le ministère de Macédoine et de Thrace, et contre la mairie d’Agios Pavlos avec des Molotov et des bouteilles de gaz.

Patras : Des anarchistes occupent le bâtiment principal de l’université (Parartima) afin de mettre en place un point-infos. Dans la nuit, les anarchistes ont occupé la station de télé locale Super B, et transmis de la contre-information au sujet du meurtre et des mobilisations.

Heraklion : Les élèves boycottent les écoles et se rassemblent dans le square central. Plus de 2000 d’entre eux défilent dans le centre ville, lorsqu’une brigade de police est envoyée pour bloquer l’entrée de la préfecture. À la vue des flics, les élèves mettent leurs capuches et leurs foulards, dépavent la rue et balancent le tout sur les flics. Les flics se replient. Un fourgon de police et un véhicule gouvernemental sont retournés devant la préfecture. Dans la nuit, des heurts importants suivent une grosse manifestation. De nombreux immigrés, hooligans, roms, et précaires des quartiers d’Heraklion y participent. La plupart des banques du centre ville sont incendiées. Les flics répondent à coups de flashballs. Un manifestant est blessé.

Chania : Importante manifestation de 3000 personnes à Chania, avec de nombreux élèves. Les flics, attaqués en dehors du commissariat blessent deux manifestants. S’ensuivent des combats de rues qui durent plus de deux heures. Les banques sont saccagées ou incendiées, une voiture et plusieurs poubelles sont transformées en barricades et incendiés, le bâtiment de la préfecture est également incendié, l’ANEK est à nouveau attaqué, le bureau et le magasin des télécommunications de l’OTE sont pillés. Les personnes rassemblées organisent une assemblée ouverte. Occupation du lycée technique par les étudiants.

Larissa : Manifestation dans le centre ville suite à un rassemblement anarchiste. Plus de 1500 personnes marchent vers le poste de police. Pendant le défilé, la plupart des banques sont saccagées ou incendiées, de même que la mairie, le palais de justice, et le tribunal militaire.

Rhodes : Plus de 500 élèves ont occupé leurs écoles et ont défilé vers le poste de police, où des heurts avec les flics ont eut lieu. Des manifestations similaires dans toutes les iles. Dans la nuit, des heurts dans tout le centre ville, les jeunes détruisent des banques, des lampadaires, du matériel de signalisation, et plus ou moins tout ce qu’ils trouvent dans la rue appartenant à l’état.

Nafplio : Une manifestation spontanée de 100 élèves grossit au fur et à mesure qu’elle passe devant les écoles et que les élèves la rejoignent, et ce sont 400 d’entre eux qui attaquent le poste de police avec des pierres et de la peinture. Les jeunes du KKE distribuent des tracts, de même qu’un groupe autonome d’élèves. Des manifestations similaires dans les environs d’Argos.

Chios : 600 élèves marchent vers le poste de police, et lancent des citrons et des pierres, tandis que les membres des jeunesses du KKE s’interposent entre les jeunes et les flics pour protéger la police et calmer les choses. Dans la nuit 7 banques sont saccagées, et des heurts se produisent dans les rues avec des barricades dressées dans le centre ville.

Egio : 500 élèves attaquent le poste de police avec des oeufs, des pierres et de la peinture rouge, provoquant d’importants dégâts.

Veria : Des anarchistes attaquent le commissariat.

Gythio : Tous les élèves de l’école technique supérieure ne vont pas en cours.

Kavala : 200 élèves et anarchistes marchent en direction du poste de police, et l’attaquent, ce qui mène à des affrontements. 4 banques et 3 voitures banalisées détruites.

Agrinio : Pendant la manifestation de quelques centaines d’élèves, toutes les banques de la ville ont été saccagées. Ainsi qu’un magasin de téléphonie, le bureau des impôts, et la mairie. Les bureaux du parti fasciste LAOS ont été détruits. Le square principal fut bloqué pendant toute la nuit.

Aliveri : Les élèves attaquent le commissariat avec des pierres et de la peinture.

Lamia : Manifestations d’élèves et heurts mineurs avec la police.

Kozani : Des centaines d’élèves dans les rues, attaquent le poste de police avec des pierres et de petits objets. De plus petites manifestations autour de Ptolemaida. Dans la nuit, après une manifestation rassemblant près de 250 personnes, des banques furent saccagées, des heurts survinrent devant le commissariat entre flics et manifestants, pendant près de 4 heures. 18 élèves arrêtés (12 garçons et 6 filles), 2 flics blessés.

Florina : Une centaine de manifestants, principalement des étudiants et des lycéens avec une forte présence anarchiste défilent dans le centre ville, des gens applaudissent et les encouragent, d’autres les traitent d’"anti-grecs" et une personne a même tenté de les écraser avec sa voiture, mais fut repoussée.

Edessa : Plus de 80 élèves défilent vers le poste de police, de nombreux habitants les applaudissent lorsqu’ils entendent les slogans, les élèves attaquent le poste de police avec des citrons, des oranges et des œufs, et virent le garde de son box.

Ithaki : Après une assemblée ouverte dans une école, les élèves manifestent vers le poste de police.

Giannitsa : Des dizaines d’élèves ont défilé vers le commissariat et ont lancé des oeufs et des ordures sur les flics et le bâtiment.

Syros : Défilé spontané d’élèves, ceux-ci lancent des légumes et des ordures sur les flics hors du commissariat.

Alexandroupoli : 100 personnes, pour la plupart des élèves, bloquent le poste de police pendant plusieurs heures.

Halkidiki : A Polygyros, Moudania, et dans d’autres villes, les élèves bloquent les postes de police et organisent des manifestations.

Chania : 1000 élèves marchent vers le poste de police. Les étudiants occupent l’université technique. Ierapetra : En Crète orientale, les élèves marchent sur le poste de police et l’attaquent avec des légumes et des ordures, et saccagent les véhicules et les motos.

Kastoria : 200 élèves défilent avec une énorme banderole sur laquelle est inscrite "Salut l’Ami" avec un symbole squat (N) et un (A) cerclé et attaquent le poste de police, y détruisant deux véhicules et une moto. Les fascistes locaux tentèrent d’attaquer les jeunes, mais les élèves et les étudiants de l’université occupée les ont repoussés. Un élève dont le visage a été découvert est arrêté. Dans la nuit, des jeunes masqués attaquent le poste de police et les véhicules garés devant. Korinthos : Plus de 1500 personnes répondent à l’appel de l’initiative anti-autoritaire locale, et marchent sur le commissariat, où elles y affrontent les flics. Le maire vient pour essayer de rétablir le calme, mais n’y parvient pas, et ses valets attaquent les élèves. De nombreux manifestants le jettent de la manifestation. Puis des groupes importants de manifestants s’attaquent aux banques, pendant que des propriétaires de magasins s’engueulent avec eux.

Kyparissia : Manifestation et blocage du poste de police par les lycéens.

Pyrgos : Un groupe attaque le centre local des impôts et l’agence pour l’emploi avec 15 Molotov.

Corfu : Des centaines de personnes défilent dans le centre ville de Kerkyra (Corfu) où de nombreuses banques sont vandalisées, et le poste de police est attaqué, principalement par des élèves et des anarchistes. Les élèves bloquent le square Sarokos et attaquent les flics pendant plusieurs heures. Heurts sans arrestations. Les élèves défilant dans Corfu attaquent le commissariat et les bureaux de la sécurité avec des pierres et des œufs.

Xanthi : Un cortège de plus de 500 personnes formé suite à une assemblée d’étudiants, attaque le poste de police avec des pierres et un Molotov, les flics répliquent avec des lacrymogènes. Des guichets bancaires et des caméras de surveillance sabotés. Des étudiants veulent occuper le local polytechnique de l’université pour en faire un point d’infos, mais les jeunes du KKE s’y enferment et annoncent que l’université sera occupée pendant trois jours, par eux. Occupation de la mairie.

Kilkis : Manifestation d’élèves et blocage du poste de police.

Trikala : Cortège d’élèves, vandalisme contre des banques et des bâtiments gouvernementaux et heurts mineurs avec la police.

Serres : A la suite d’une manifestation réunissant 120 anarchistes, le poste de police est attaqué avec des légumes et des ordures, tout comme des banques, des ATM, et des caméras de surveillance.

Tripoli : La manifestation des élèves attaque le poste de police avec des pierres et divers petits objets.

Mytilini : Le bloc anarchiste d’une grande manifestation attaque le poste de police avec des pierres et de la peinture, mais les flics les repoussent avec des lacrymogènes. Des gauchistes affrontent les flics pour récupérer une personne arrêtée, et réussissent.

Kalamata : Manifestation spontanée de 70 anarchistes et gauchiste devant le poste de police et le palais de justice.

Moudros : Dans l’ile de Limnos, une manifestation d’élèves bloque le poste de police.

Mardi 9/12

Athènes : Durant la cérémonie des funérailles d’Alexis, quelques flics ont fait leur apparition dans le cimetière, provoquant les gens. Les milliers de personnes réunies les repoussèrent, et les MAT attaquèrent, en criant "où est Alexis maintenant ?" et en mimant un pistolet avec leurs mains. Suite à l’appel des habitants, les médias montrèrent les flics tirant à balles réelles avec leurs flingues contre les manifestants de Nea Smyrni, après 4 heures de combats de rues. Le KKE dénonce officiellement le SYRIZA pour avoir "protéger" les émeutiers. Des manifestants voient un groupe d’"émeutiers" cagoulés monter dans un fourgon de police et partir. Les occupants de l’ASOEE repoussent avec succès les MAT à l’aide de pierres et de bouteilles. Plus de 1000 personnes participent à ces affrontements. Des milliers de prisonniers des 22 prisons de Grèce boycottent le repas de la journée, à la mémoire du garçon assassiné. Certains d’entre eux tendent une grande banderole visible de la route depuis les cellules de la prison de Korydallos. En même temps, des jeunes, principalement des lycéens et des enseignants assiègent le parlement, lançant des pierres sur le bâtiment, la police fait un usage massif de lacrymogènes. Émeutes à Paleo Faliro et Nea Smyrni, jets de pierres et de Molotov contre les policiers. Ceux-ci utilisent des feux de détresse. Des manifestations de lycéens attaquent les postes de police de Nea Filadelfia, Petroupoli, Halkidona et Nea Makri avec des pierres et d’autres objets. Grosses manifestations de lycéens et heurts dans le centre ville. Pillages dans le centre d’Athènes. Les fascistes et les flics pourchassent des immigrés au square Victoria pendant le pillage du magasin Germanos. Une fille et un immigré blessés par les fascistes. Des dizaines de manifestants arrêtés. Un nombre inconnu de personnes assiègent le poste de police de Zefyri. Elles tentent de lancer un véhicule enflammé dans l’entrée. Deux flics blessés au visage par un tir au fusil de chasse. Une agence de voyage en feu rue Marni. Des fascistes tabassent un immigré pillant un magasin de la rue du 3 Septembre. Des lycéens attaquent le poste de police d’Agias Paraskevis et provoquent encore plus de dégâts. Un groupe d’anarchistes détruit des banques à Brahami. Attaque du poste de police de Zografou et des véhicules garés devant. Dans l’après-midi, environ 40 camarades de l’université occupée de l’ASOEE exproprient un supermarché de l’avenue Patission et distribuent leur butin aux habitants, pour la plupart des immigrés. Un groupe saccage toutes les banques de la rue Agiou Dimitriou de Brahami. Des flics en civil pourchassent des immigrés autour de l’ASOEE occupée. Des magasins du centre sont saccagés et pillés, principalement par des immigrés. On rapporte que des "politiques" frappent les immigrés pour les empêcher de piller les magasins. Des jeunes affrontent les flics autour de l’école polytechnique. Usage massif de lacrymogènes. Une rumeur circule sur le manque de munitions en lacrymogènes. Plus de cent personnes arrêtées, des citoyens grecs, des immigrés, de nombreux lycéens. Dans la nuit, les flics assiègent les occupants de l’ASOEE. Dans les grandes villes comme dans les plus petits villages, des flics en civils parlent aux commerçants et les avertissent que des anarchistes cagoulés vont venir en bus pour foutre la merde dans leur ville, et leur demandent de s’y préparer, répandant ainsi la peur et la confusion.

Thessalonique : Les anti-autoritaires affrontent les flics devant l’école de théâtre occupée dans le centre ville. Usage massif de lacrymogènes. Affrontements entre les jeunes (principalement des ultras) et des flics devant les universités, où les anarchistes ont occupé deux bâtiments. Dans la nuit, les MAT, des policiers en civil et des groupes de neo-nazis ceinturent l’université. Les MAT envoient des lacrymogènes à l’intérieur.

Patras : La police disperse une manifestation de 1000 habitants. Les manifestants voient des flics en civil briser les vitrines de petits commerces. Dans la nuit, des flics en civil et des dizaines de fascistes attaquent les manifestants en criant des slogans nazis. Des néo-nazis pourchassent des manifestants et des immigrés. Les médias parlent d’habitants et de commerçants se mobilisant contre les émeutiers. Une dizaine de personnes retenues pour la nuit.

Heraklion : Des dizaines de flics en civil dans les rues. 5 personnes arrêtées par les flics en civil tandis que dans certains cas des passants s’engueulent avec les flics. Des fascistes et des flics en civil patrouillent dans les rues.

Ioannina : La manifestation d’environ 2000 personnes est attaquée par la police qui fait un usage massif de lacrymogènes, et se sépare en deux. Un bloc retourne au centre ville et attaque des banques et l’autre affronte la police jusqu’à se faire repousser dans les couloirs de l’université à l’intérieur desquels sont tirés d’importantes quantités de gaz lacrymogènes.

Veria : Manifestation de lycéens ceinturée par les flics, mais ceux qui ont attaqué les banques et les bureaux gouvernementaux sont relâchés.

Trikala : 300 jeunes, essentiellement des lycéens, affrontent les policiers dans le centre ville. Blocages de rue avec des poubelles en feu. Quelques véhicules endommagés autour du stade de foot. La police arrête beaucoup de personnes, qui seront relâchées plus tard. Dans la nuit un groupe brûle une banque nationale avec des Molotov.

Volos : Importante manifestation de plus de 5000 personnes, pour la plupart des étudiants. Attaque d’un supermarché, de la mairie, d’un bâtiment gouvernemental, du commissariat et du poste de police municipal, le maire se fait virer du centre syndical. La police attaque devant le commissariat mais se fait repousser à coup de pierres, un MAT tombe, et 3-4 autres ont leurs boucliers brisés ou volés. Tirs massif de lacrymogènes. Les dirigeants du SYN essayèrent de mener la manifestation vers des rues moins "provocantes" pour faire cesser les affrontements.

Ksanthi : Manifestation de 400 personnes dans le centre ville, des manifestants occupant la radio municipale durant quelques minutes afin de transmettre des informations, la police attaque les personnes rassemblées devant et les affrontements de rue commencent.

Ikaria : Elèves et enseignants se rassemblent à Agios Kirikos dans une manifestation pacifique.

Rhodes : La manifestation des lycéens est attaquée par la police, après que les policiers aient provoqués les élèves lorsqu’ils ont atteint le poste de police. 5 élèves arrêtés. Les élèves se replient sur le square central et les affrontements se répandent dans toute la ville. De nombreuses banques et la voiture d’un journaliste local détruites. 8 flics blessés. Quelques élèves pris et un arrêté pour (faible) possession de cannabis. Alors que deux flics locaux se font prendre avec plus de 300 g de cannabis chacun.

Nafpaktos : Des lycéens bloquent le poste de police.

Larissa : Dans la matinée, il y a une manifestation de solidarité devant le tribunal en soutien aux personnes arrêtées la veille. Suite à la manifestation, il y a des heurts entre les commerçants et les personnes attaquant et pillant les magasins. La police a arrêté un nombre inconnu de personnes accusées de pillage, des roms pour la plupart. Des manifestants incendient le bateau de Noël de la rue Tahydromiou. Les médias parlent d’affrontements entre des commerçants et des manifestants, après que le président des commerçants ait appelés ceux-ci à défendre leurs propriétés. Une fille tabassée par des néo-nazis assistants la police et quelques commerçants s’en sont pris aux manifestants. Durant les émeutes locales, alors que la plupart des banques et des bâtiments gouvernementaux sont systématiquement attaqués, seuls trois magasins ont eu leurs vitrines brisées.

Karditsa : Les lycéens attaquent la préfecture et le tribunal de la ville, la police arrête 3 élèves.

Alexandroupoli : Manifestation de 500 personnes essentiellement composée de lycéens et d’enseignants, dont certains d’entre eux attaquèrent le poste de police avec des œufs, des tomates, des pierres et de petits objets.

Veria : Dans la matinée, le groupe "Punks with Conscience" a attaqué un véhicule de la police municipale patrouillant devant le poste de police, et selon le communiqué envoyé à directactiongr.blogspot.com, il s’agissait "d’une participation minimale à une insurrection généralisée d’anarchistes et de jeunes dans toute la Grèce, à la suite du meurtre d’Alexandros, 16 ans, par les porcs de la police. Nous sommes en guerre. Tous les valets de l’état vont nous trouver en face d’eux, armés de haine, incendiant la nuit calme jusqu’à la destruction totale de ce monde pourri."

Serres : A la suite d’une manifestation rassemblant près de 300 personnes où des élèves ont jeté des œufs et tiré des feux d’artifices sur le poste de police, la mairie fut occupée jusqu’aux funérailles d’Alexis.

Ioannina : Les MAT assiègent des salles de classe avec 100 étudiants à l’intérieur.

Mytilini : Une manifestation de 300 personnes est attaquée avec des tirs massifs de lacrymogènes, avant même d’atteindre le poste de police. Le bloc du KKE, quitte la manifestation, tandis que le reste tente de s’approcher à nouveau, affrontant les flics durant des heures.

Leros : Des élèves bloquent la rue centrale de cette petite île, et tirent des feux d’artifice pendant un défilé à l’extérieur du poste de police.

Mytilini : Importante manifestation d’anarchistes, d’élèves, d’enseignants, de parents, du SYRIZA et du KKE. Le KKE quitte la manifestation avant d’arriver au poste de police, que les élèves attaquent avec des oranges et des œufs. Les anarchistes et d’autres personnes saccagent la façade avec des bâtons et des pierres. La police réplique avec un usage excessif de gaz lacrymogène, et les affrontements commencent. Une fille jette une bouteille de gaz à l’intérieur du poste de police. Les gens de la SYRIZA enlèvent la cagoule d’un jeune ayant participé à l’émeute, tandis qu’ils essayaient de récupérer un autre jeune pris par les flics lors des heurts.

Rhodes : Des élèves font un sit-in devant le poste de police.

Livadia : Les élèves manifestent, et attaquent le poste de police avec des oeufs et des ordures. Manifestations similaires près de Thiva.

Corfu : 20 élèves arrêtés et tabassés dans les rues par les flics, après que des centaines d’élèves aient attaqué le poste de police avec des pierres et des Molotov.

Volos : Importante manifestation lors de laquelle des banques sont incendiées et des centaines de personnes attaquent le poste de police.

Kalamata : Pendant la manifestation des élèves, des enseignants tentent de virer les anarchistes du cortège, mais les élèves choisissent de défiler avec les anarchistes, et balancent de la peinture rouge sur le poste de police.

Arta : 200 personnes manifestent, certaines jettent des oeufs et de la peinture contre des banques et des bâtiments gouvernementaux.

Lixouri : Attaque du poste de police par des inconnus.

Manifestations et actions mineures dans la plupart des villes grecques.

Mercredi 10/12

Athènes : GSEE et ADEDY, les deux principaux syndicats nationaux annulent la manifestation pour la grève générale prévue depuis plusieurs jours, à la demande du premier ministre, afin d’éviter tout incident violent. Les gens se rassemblent quand même, et une manifestation spontanée commence. Affrontements avec la police dans le centre d’Athènes. Violences policières, de nombreux blessés transportés à l’hôpital. Rue Tritis Septemvriou, des neo-nazis se rassemblent autour des MAT et les acclament. L’un d’entre eux tente de frapper un manifestant, mais des passants l’en empêchent. Les MAT tabassent les passants qui les regardaient ou qui tentaient d’aider les personnes arrêtées. Des fascistes en moto frappent un garçon avec un bâton. La plupart des banques du centre ville sont saccagées. Le poste de police de Petroupoli est attaqué à l’aide de pierres et incendié par la manifestation de lycéens. Un bâtiment en flammes avenue Patission. Dans la soirée, un sit-in pacifique a lieu devant le parlement. Plus tard, la police demande à tous les journalistes de quitter la zone autour de l’école polytechnique, afin de pouvoir opérer librement. Assemblée dans l’école de droit occupée. Affrontements avec des flics en uniformes et des MAT dans Exarchia. Des fascistes assistent les flics. Les dégâts s’élèveraient à plus de 50.000.000 euros. Les deux flics assassins sont en détention avant d’être jugés, et le meurtrier ne montre aucun regret et accusent le garçon de "comportement déviant" parce qu’il se trouvait dans Exarchia. Affrontements autour de l’école polytechnique. La photo d’un fasciste avec un couteau menaçant les manifestants circule dans les médias internationaux.

Thessalonique : Dans la matinée, des groupes brûlent une banque, un bureau de la ND et un concessionnaire automobiles. Des centaines de flics en civil, infiltrant les manifestants, arrêtent des gens. Pendant la manifestation, des membres du KKE enlèvent la cagoule d’un manifestant et le tabassent. Des magasins de luxe, des banques, et des lampadaires sont détruits. Un immigré et un lycéen sont arrêtés, alors que des passants s’interposent. Des flics en civil vus devant l’école.

Mytilini : Manifestation au square Sapfous, avec plus de 700 personnes, dont beaucoup d’étudiants en tête de cortège, se dirigeant vers le poste de police. Un lycéen arrêté lors des affrontements, mais des gens se sont arrangés pour le récupérer suite aux blocages des rues et aux heurts avec la police pendant plus d’une heure. De nombreux flics en civils se déploient dans les rues plus tard.

Komotini : Dans la matinée, un groupe attaque aux Molotov la préfecture de Macédoine orientale et le bâtiment de Thrace.

Kilkis : Des lycéens manifestent vers le poste de police et beaucoup d’entre eux jettent des stylos, des gommes, des calepins, et des ordures. D’autres lancent des pierres, mais la majorité les engueule et ils arrêtent. Manifestation de 70 personnes devant le poste de police, où certains lancent des pierres et de petits objets.

Halkida : Défilé de 500 personnes vers le poste de police, organisé par les anti-autoritaires et d’autres groupes. La mère d’un garçon assassiné par les flics cinq ans auparavant pour ne pas s’être arrêté à un feu rouge, s’adresse à la foule.

Kavala : La mairie est occupée et transformée en point info. Des flics en civil "courent comme des athlètes" après avoir été attaqués par un groupe à coups de pierres et de Molotov et se cachent dans le commissariat. Les flics ont répliqué par des tirs de lacrymogènes. Puis, durant une manifestation devant le commissariat, les flics ont fait un usage massif de lacrymogènes et de violences.

Xanthi : De nombreux flics en uniformes dans les universités. Importante manifestation, cortège composé essentiellement d’étudiants, un journaliste tabassé par les flics.

Kilkis : Suite aux rumeurs répandues par la police sur les anarchistes venant pour déclencher une émeute, la plupart des commerçants se sont enfermés dans leurs boutiques, tandis que d’autres déménageaient les objets de valeur. Le plus drôle est que 60 personnes se rendirent dans le square central pour y attendre les anarchistes.

Nafplio : Importante manifestation composée principalement de lycéens, bloquée par les MAT, et de nombreux élèves ont attaqué les flics avec des ordures et de petits objets.

Santorini : Manifestation devant le poste de police contre lequel les lycéens jettent des ordures.

Drama : Manifestation de lycéens, ordures jetées contre le poste de police.

Larissa : 28 personnes arrêtées sont poursuivies par la loi anti-"terroristes". Occupation de l’école de médecine et assemblée populaire. Les fascistes attaquent une fille parmi les immigrés présents à la manifestation.

Samos : Les lycéens manifestent devant le poste de police, heurts mineurs.

Syros : A Ermoupolis, grosse manifestation de plus de 700 personnes, principalement des élèves et des salariés, qui bloquent le poste de police.

Serres : Manifestation devant le poste de police où des pierres sont jetées. Les participants filment les anarchistes se trouvant là.

Agrinio : Dans une manifestation à l’appel des syndicats, un bloc anarchiste a été formé, auquel participèrent la plupart des élèves. Attaque du poste de police avec des pierres, puis affrontements mineurs et usage de lacrymogènes par les flics.

Mytilini : Des groupes anarchistes et étudiants organisent une manifestation séparée des syndicats et du KKE. Ils se sont dirigés dans les quartiers populaires et y ont distribué des textes et de l’information.

Corfu : Occupation des universités et manifestation dans le centre ville.

Ptolemaida : Les lycéens manifestent en direction du poste de police, qu’ils attaquent avec des pierres, des tomates, des oeufs et des ordures, provoquant des dégâts. 5 jeunes et 2 adultes arrêtés durant les affrontements. Les jeunes sont relâchés après avoir été torturés et tabassés dans le poste de police, tandis que les adultes sont poursuivis en justice.

Heraklion : Occupation de la préfecture et concert gratuit dans le square central organisés par les syndicats étudiants.

Chania : Grosse manifestation d’étudiants et de lycéens. Des banques, le bâtiment des télécommunications OTE et le tribunal sont attaqués. Après la manifestation, la préfecture est occupée à l’initiative d’un syndicat étudiant gauchiste.

Rhodes : Les élèves occupent de nombreuses écoles et défilent vers le poste de police pour protester contre les arrestations des derniers jours.

Kozani : 38 personnes arrêtées et torturées au poste de police. 5 sont accusées de "felonies" [crimes].

Kalamata : Les syndicats GSEE-ADEDY et les organisations de gauche appellent à une manifestation, où il y a en fait une forte présence anarchiste, et la participation de nombreux élèves. Les bureaucrates de la GSEE-ADEDY quittent la manifestation avant d’arriver au poste de police.

Jeudi 11/12

Athènes : Le comité de quartier d’Exarchia appelle à une assemblée. La police attaque violemment le cortège au square Syntagma et utilise une importante quantité de lacrymogène. Occupation de la mairie d’Agios Dimitrios pour y tenir une assemblée populaire. Les habitants et les ouvriers municipaux participent et soutiennent l’occupation. Des flics en civil partout dans les quartiers. Affrontements dans de nombreux quartiers d’Athènes . Les jeunes du KKE s’enferment dans les universités pour saboter les véritables occupations et assemblées. Des élèves se rejoignent devant le poste de police de Ilioupoli et l’attaquent. Puis d’autres élèves le bloquent avec un sit-in. Heurts autour du poste de police avec la destruction de nombreux véhicules de police. Des cortèges d’élèves attaquent simultanément plus de 10 postes de police à Athènes. Les élèves bloquent les rues devant le poste de police et devant le bâtiment du Pentagone militaire. Manifestation étudiante à Propilaia. Un groupe attaque le ministère de la presse avec des molotov. Des flics en civil découverts dans une assemblée générale doivent s’enfuir. Des élèves affrontent les flics à Korydallos. Des dizaines de cortèges étudiants, certains plus agressifs que d’autres se regroupent ou rejoignent les lycéens qui défilent dans la plupart des quartiers et le centre ville d’Athènes. Plus d’une centaine de personnes se rassemblent devant la prison de Korydallos où le meurtrier avait dû être transféré. La police attaque avec les lacrymogènes et des flics en civil tabassent des jeunes. Plus de 500 lycéens, anarchistes et autres se rassemblent pour affronter la police. Les habitants défendent les jeunes, libèrent une personne arrêtée et repoussent la police après des heures de batailles de rues et que des barricades soient incendiées sur l’avenue Gr. Lambaki. Assemblées générales des étudiants dans la plupart des universités, décidant soit de fermer soit d’occuper les écoles. Une rumeur circule sur le fait que le flic assassin était membre de l’organisation néonazie "Golden Dawn" (Aube Dorée). Dans l’après-midi, plus de 25 postes de police sont en état de siège. La police demande de nouveaux stocks de lacrymogènes, puisque plus de 5000 grenades ont été tirées dans les derniers jours. Les médias annoncent que le meurtre est du à un ricochet. Nouvelle attaque du poste de police de Petroupolis par un important groupe de lycéens. "Un flic a été blessé à la tête par une pierre, mais ça ne compte pas. Il doit s’agir d’un ricochet. " 3 flics en civil envoyés à l’hôpital. Manifestation des travailleurs des hôpitaux psychiatriques pour jeunes. Cortège des habitants du quartier occupant la mairie d’Agios Dimitrios. L’école des beaux-arts d’Athènes est occupée et la rue est bloquée. Manifestation l’après-midi à Athènes avec d’importants blocs, et lorsque les heurts se produisent, de nombreux flics fuient ou se cachent derrière des fourgons de police. Les manifestants les tabassent ou leur crachent dessus. Sit-in devant le bureau de l’avocat de l’assassin (A.Kougias, coqueluche des medias). Un groupe incendie le bureau des avocats. Plus de 120 écoles occupées par les élèves. Dans la nuit une équipée en vélo "souhaite contribuer au chaos".

Piraeus : Les étudiants virent les jeunes du KKE enfermés dans l’université et la bloque. Les élèves défilent à Alimos, Kallithea, Glyfada et des heurts mineurs ont lieu avec les MAT, et les postes de police sont vandalisés.

Thessalonique : Manifestation anarchiste allant du centre ville jusqu’aux quartiers de l’est, démarrant avec 700 manifestants ceinturés par les MAT, mais des gens rejoignent le cortège dans les quartiers et repoussent les flics. Au final plus de 3000 personnes participent. Certaines d’entre-elles ont saccagé les bureaux de la ND et du L.A.O.S., un parti de droite dont de nombreux membres sont des fascistes. Un groupe de 80 personnes à détruit les bureaux et l’imprimerie du journal "Makedonia". Occupation de certaines universités. Les syndicats étudiants défilent et sont rejoints par de nombreux lycéens.

Patras : Plus de 5000 personnes défilent dans le centre ville. Des gens saluent et encouragent les manifestants depuis leurs balcons.

Heraklion : 11 personnes sont poursuivies pour divers délits. Les étudiants occupent toutes les universités et écoles locales.

Chania : Importante manifestation pacifique dans le centre ville.

Ioannina : Trois cortèges séparés, l’un du KKE (coordination des lycéens), l’un des syndicats étudiants et un autre des anarchistes et des groupes autonomes. Pas de flics, mais les cortèges restent pacifiques. Une paire de cameras de surveillance sabotées, un drapeau grec et un drapeau de l’U.E. en feu.

Volos : Occupations des universités. Le cortège se dirigeant vers le commissariat est attaqué par les flics.

Komotini : Des groupes fascistes, les jeunes du parti au pouvoir et des vigiles, ainsi que des flics en civil attaquent l’université occupée et les manifestants qui s’y trouvent, tandis que des MAT se trouvent en dehors, ceinturant les universités. Des étudiants viennent à leur aide depuis Xanthi, mais le maire ordonne aux MAT de les empêcher d’approcher. Les étudiants à l’intérieur de l’université parviennent à un compromis avec la police qui les laisse sortir mais en les terrorisant et en les intimidant.

Kozani : Rassemblement devant le tribunal, en solidarité avec les personnes arrêtées.

Syros : Occupation de l’université par les syndicats étudiants.

Kavala : Manifestation dans le centre ville. Simultanément, un groupe rebelle détruit des banques dans un autre quartier de la ville. Assemblée générale des étudiants dans les universités.

Komotini : Des agents de police organisent les groupes fascistes et les commerçants contre les manifestants.

Larissa : Pendant la manifestation, et sous la protection des habitants, des groupes attaquent la plupart des banques du centre ville et le tribunal. Bien après la fin de la manifestation des flics en civil arrêtent 19 adolescents, qui seront poursuivis dans le cadre de la loi anti-terroriste.

Veria : Importante manifestation d’étudiants et d’habitants.

Manifestations et actions mineures dans la plupart des villes grecques.

Vendredi 12/12

Athènes : Tôt dans la matinée, la radio Flash FM est occupée pour transmettre des informations, mais le signal est coupé. L’occupation du bâtiment gouvernemental (KEP) d’Halandri devient un point infos. Occupation de la mairie d’Halandri et assemblée de quartier. L’assemblée populaire à la mairie libérée d’Agios Dimitrios, décide de continuer l’occupation jusqu’à la libération de toutes les personnes arrêtées, et lance l’organisation d’un spectacle de marionnettes, d’une manifestation de quartier et d’une nouvelle assemblée générale. Les élèves organisent une manifestation massive dans le centre d’Athènes, qui est attaquée par la police ce qui conduit à des affrontements. A Ilioupoli, une voiture de police banalisée fonce dans les élèves, en blessant plusieurs sans gravité. Sit-in devant le parlement. Assemblées générales et occupations autour des universités du pays. Les flics attaquent les occupants de l’école de droit d’Athènes, mais sont repoussés et lors des affrontements de nombreux flics prennent feu et certains sont blessés.

Volos : Arrestations et inculpations. Manifestation de solidarité devant le tribunal.

Ioannina : Occupation de la mairie, par un groupe de 30-40 personnes. Des élèves manifestent dans le centre ville.

Mercredi 24/12

A Athènes, grande manifestation de solidarité avec les détenus. Fin de l’occupation des bâtiments de l’université et nouvelles actions programmées. Ce 24 décembre une manifestation en solidarité avec les personnes arrêtées suite aux événements des derniers jours était lancée à l’appel des anarchistes. Mais elle a rassemblée plus de personnes que le seul mouvement anarchiste, certains se joignant au cortège pendant qu’il passait.

Environ 2000 personnes ont participé. La manifestation était importante mais pacifique. Elle est passée par la principale rue commerçante d’Athènes (Ermou) pour aller jusqu’à la place Syntagma, puis est revenue en prenant un autre chemin. Il y eut quelques tensions lorsque les manifestants sont passés devant la Cathédrale d’Athènes, mais comme il avait été décidé que ce serait une manifestation paisible, seuls des graffitis ont été peints sur les murs et des slogans ont été lancés contre l’Eglise et les prêtres. Les unités anti-émeutes nous suivaient, mais elles n’ont pas osé s’approcher ni attaquer la manifestation. Les slogans lancés durant la manif étaient très originaux et n´étaient pas seulement adressés contre l´état ou les flics mais aussi contre le consumérisme et contre ceux qui ferment les yeux sur les événements et font leurs courses de Noël comme si rien ne s´était passé.

Ceux qui ont été arrêtés sont maintenant en prison, et en attendant leur procès (ce qui peut prendre plusieurs mois), ont rédigé une déclaration qui dit "notre corps est peut-être emprisonné, mais notre esprit est avec ceux qui continuent de se battre dehors". Il y eut ensuite une nouvelle assemblée à l’Université Polytechnique, après la manifestation. L’assemblée a décidé de lever l’occupation (mais pas la lutte) a minuit. Les occupants de l’Université d’Economie (ASOEE) ont aussi décidé de lever leur occupation et ont quitté l’établissement dans l’après-midi pour rejoindre la manifestation. Ces deux occupations, ainsi que celle de la fac de droit, ont été tenues pendant 18 jours malgré les attaques fréquentes de la police, et ont joué un très grand rôle dans la révolte. La lutte n’est pas finie pour autant et toutes les assemblées des occupants ont appelé tout le monde à participé à la manifestation du 27 décembre appelée par l’assemblée des occupants du syndicat GSEE quelques jours auparavant.

A Alimos (Athènes), les citoyens se sont emparés de la sono installée par la municipalité pour passer des chants de Noël. A la place, pendant une heure, ont été lus au micro les communiqués qui demandent entre autre la mise en liberté immédiate des détenus, le désarmement de la police, la dissolution des brigades anti-émeutes et l’abolition des lois anti-terroristes.

À Volos, la station de radio municipale a été occupée par les manifestants pour parler des événements et de leurs exigences.

À Lesvos, des manifestants ont installé une sono dans le centre de la ville et ont transmis des messages.

A Ptolemaida, un arbre de Noël comme celui de Ioannina, a été décoré avec des photos d’Alexis et des manifestations ainsi que des exigences du mouvement.

Sur le pont de Gorgopotamos (célèbre parce qu’il a été détruit par les partisans durant la seconde guerre mondiale, pour couper les lignes logistiques d’approvisionnement des nazis) une grande banderole a été déployée "votre tolérance [envers le système] depuis votre canapé est complicité."

En ce qui concerne l’incident des coups de feux contre le car de police, revendiqué par une soit disant "Action populaire", les informations recueillies tendent à démontrer qu’il s’agit d’un acte de provocation policière. La police, après avoir fait des tests balistiques, a annoncé que les coups ont été tirés par deux kalachnikov AK 47 et non par une seule. Ils ont aussi indiqué que l’attaque aurait été menée depuis une vieille salle du campus qui avait été squattée par les étudiants il y a quelques mois pour être utilisée comme atelier pour différents projets de construction d’éoliennes, de recyclage ou encore d’initiation à l’utilisation de logiciels open source.

Avec les événements, tous les projets initiés avaient été suspendus et ce bâtiment n’était plus utilisé depuis des semaines, Tous ces faits rendent les occupants plus que suspicieux quant aux motifs et aux auteurs de cette attaque.

[De plus selon d’autres compagnons grecs, seules des personnes très bien informées des mouvements de la police - c’est-à-dire des policiers eux-mêmes - pouvaient connaître les mouvements de ce fourgon a 5 heures 50 du matin, heure de l’attaque. Cette attaque, alors que dans la journée avaient eu lieu d’intenses discussions sur la question du maintien de l’occupation, tombait opportunément pour la police .]

Source : CNT-AIT Paris, d’après des messages de compagnons anarchistes grecs.

Mardi 30/12

Kalamariá : Manifestation contre la répression étatique.

Athènes : Une manifestation a réuni environ 150 personnes devant le centre commercial The Mall. Les gens ont parcouru le centre commercial en criant des slogans et en distribuant des tracts aux gens. Le pamphlet finissait ainsi : "Contre la misère, restent toujours la résistance et la poursuite de la rébellion. Des centaines d’inculpés et des dizaines d’embastillés nous supplient de continuer notre lutte". Il y avait également des pancartes : "Tais-toi et Consomme", "Lui travaille, vote et se tait", "La conscience naît dans les barricades. Réveille-toi". L’arbre du Noël a été dignement orné de P.Q. tandis que son armature a pu servir à quelque chose : on a tué le temps avec un mini match de football…

Mardi passé, deux personnes ont attaqué une collègue syndicaliste. La camarade est à l’hôpital dans le coma. Ils l’ont attaquée en utilisant du vitriol. L’attaque est liée à l’action syndicale de la collègue, puisqu’elle avait par le passé reçu moult menaces de la part du bienveillant patronat.

Ce matin, environ 500 personnes ont manifesté au centre d’Athènes et se sont ensuite dirigées vers l’hôpital d’Evangelismós où est la collègue. Cette nuit un concert sera organisé au Centre Culturel (occupé) du quartier Néa Filadélfia : les bénéfices iront à la collègue qui est dans un état critique.

Serres : Assemblée convoquée par des étudiants et des professeurs.

Ptolemaída : Ce matin a eu lieu un rassemblement d’une soixantaine de personnes sur la place centrale de la ville. Tout de suite les participants ont manifesté en passant par le commissariat de la ville et la mairie dont ils ont peint la façade de l’immeuble !

Larissa : Ce matin, un groupe de 50 personnes s’est rassemblé devant le commerce du président de l’“Association des Commerces de la Ville” en criant des slogans vengeurs et en collant des affiches sur la façade de son magasin. Dans la ville de Larissa, les seuls dégâts apparents concernent des banques et des voitures de police. Cependant, le Tzíkas (le président de l’Association) terrorisait les propriétaires en leur disant que les anarchistes viendraient leur casser leurs commerces. Lui aussi a aussi collaboré avec la ville et a attaqué une camarade dans une manifestation. En ce moment a lieu une manifestation dans la ville.

Ksánzi : Ce matin un groupe d’étudiants et de travailleurs a occupé pendant 1/2 heure une station de radio, pour dire la vérité sur les événements qui ont suivi l’assassinat d’Alexandros.

Un rassemblement et une manifestation sont prévus le 31 décembre à 13h. Samedi 3 janvier se tiendra une assemblée populaire au Centre Ouvrier de la ville pour statuer quant à la poursuite de la lutte.

Quartier d’Áyios Dimítrios : Ce matin a été réalisé un tractage sur l’attaque de la syndicaliste. Cette après-midi une assemblée populaire a eu lieu dans le théâtre Melína Merkúri.

Náfplio : Tous les jours se tiennent des assemblées d’étudiants. 5 assemblées populaires ont eu lieu, et une station de radio a été occupée dans la ville d’Árgos. Ce matin, ils ont occupé la Mairie de la ville de Náfplio en exigeant la liberté pour tous les détenus. Des tracts ont été distribués autour de la Mairie et cette après-midi une nouvelle assemblée populaire a eu lieu.

Árta : Pour le 30 décembre, "l’Initiative de Solidarité avec la Lutte Sociale" de la ville a appelé à une manifestation à 18h.

Thessalonique : Une bombe a explosé tôt ce matin dans le bureau du parti Nouvelle Démocratie dans le quartier d’Áno Póli. Provocation gouvernementale ? Car ici, cela fait un moment que plus personne n’a quoi que ce soit à foutre des "partis" ou des "organisations"…

Le 9 janvier 2009 sont prévues des manifestations à travers toute la Grèce contre la privatisation de l’enseignement, et ce 8 janvier dans tous les départements. On s’attend à une vague d’occupations plus fortes et plus massives…

Merry Crisis and Happy New Fear !

Source : Grecia Libertaria Blogspot.

Futur Rouge pour la traduction.

Mercredi 31 décembre

Athènes : A 23h30, une foule d’environ 1000 personnes se rassembla devant la prison d’Athènes qui se trouve dans la banlieue Korydallos, exigeant la relaxe immédiate des rebelles arrêtés durant le soulèvement de décembre. La foule hurlait des slogans comme “Liberté pour tous les prisonniers”, “la passion de la liberté est plus forte que les cellules”, “Ni droits communs, ni prisonniers politiques, brûlons toutes les prisons”. Les détenus enflammèrent des couvertures et des draps et les agitèrent par les fenêtres des cellules. A minuit, la foule assemblée alluma des feux d’artifices et des torches pour “saluer” l’arrivée d’une nouvelle année de lutte. Ensuite, ils se dirigèrent vers la prison des femmes en criant des slogans en solidarité avec les détenus. Finalement, ils se rendirent à la place centrale de Korydallos attaquant verbalement la police et se dispersèrent.

Communiqués émis pendant l’insurrection de décembre 2008

Deuxième communiqué de l’occupation de la Faculté d’économie

Dimanche 7 décembre, le ministre de l’Intérieur, dans son premier communiqué par rapport aux émeutes qui se déroulent dans plusieurs points de l’État grec depuis le samedi soir de l’assassinat étatique d’Alexis Grigoropoulos âgé de 15 ans, observe que "la mort tragique de l’enfant est utilisée par quelques-uns pour leur manie destructive", visant ainsi les anarchistes.

Le lundi matin la rage sociale continue aux quatre bouts de la Grèce avec les écoliers qui entrent en scène : des manifestations, des blocages de rue et des attaques de commissariats dans tous les quartiers. Le soir les manifs prennent le relais avec des dizaines de milliers de personnes dans toutes les villes s’attaquant à des immeubles de l’État, des banques, des grands supermarchés et des chaînes de grands magasins… les très connus "petits commerçants" des médias qu’il y a quelques semaines ils accusaient pour l’inflation, la spéculation.

La mort d’Alexis vient se croiser avec les petites morts quotidiennes de la discipline, des ordres, des ordres du pouvoir, des conditions encore plus difficiles pour la survie, du contrôle et de la répression. Une sensibilité insurrectionnelle qui à côté de l’asphyxie accumulée a donné naissance à une rage incroyable contre les symboles-objectifs de l’État et du capital, amenant le système politique à une déstabilisation.

De l’autre côté une démocratie qui s’écroule dans la crise économique, illégitimée socialement par des petits et grands scandales, avec pleins de pauvres et de marginalisés, une démocratie qui essaye d’arracher le consentement pour réprimer les émeutes… Des actes théâtraux de sensibilité du Premier ministre, des ministres, des députés, des journalistes et autres parasites devant les caméras, qui demandent la nécessité de paix sociale et de coopération de l’État et la société sous la promesse de plus de démocratie. Cependant, le fameux mythe de la démocratie, "le contrat social" devient des cendres aux rues de la mutinerie sociale de ces jours.

C’est pour cela que le régime essaye de se reconstituer. C’est pour cela qu’il y a plein de rencontres et meetings du gouvernement. C’est pour cela que les médias jouent leur rôle de propagande étatique, de création de la peur et du mensonge organisé, comme les mensonges pour des gens bloqués dans des immeubles enflammés, ou le vol d’armes dans les magasins d’armurerie.

C’est pour cela que le Premier ministre se rencontre avec le président de la République et tous les chefs des partis parlementaires.

C’est pour cela que les écoles sont fermées dans une tentative de ne pas laisser les écoliers se retrouver et se concentrer.

C’est pour cela que le syndicat central a transformé la manifestation de grève en une simple concentration à Syntagma. C’est pour cela que les piliers gauchistes du système "comprennent" la cause juste de la rage sociale mais condamnent les actions "extrêmes" et posent la question de chute du gouvernement en transformant la mutinerie en simple démonstration contre la politique gouvernementale.

Contre les scénarii d’état d’exception, le consentement des partis, les médias de l’ordre et de la sécurité… aucun armistice. Tous dans les rues !

L’occupation de la Faculté d’économie, comme morceau des confrontations, est ouverte pour le renseignement et l’organisation en commun d’actions dans la rue, un espace d’auto-organisation de nos forces contre la répression de l’État, comme dans les autres universités squattées.

Rassemblement, aujourd’hui, mardi 9 décembre à 6 heures du soir à la Faculté occupée d’économie.

Aucun détenu !

À l’époque des assassins le silence est complicité !

9 décembre 2008

Nous sommes dans une guerre civile contre les fascistes, les banquiers, l’Etat et les médias qui veulent une société obéissante
Déclaration de l’Association des Employés du quartier d’Agios Dimitrios à Athènes

Samedi dernier, la police grecque a assassiné un étudiant de 15 ans. Son assassinat était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

C’était le prolongement d’une action coordonnée par l’état terroriste et l’Aube Dorée qui vise les étudiants de niveau universitaire et secondaire, les migrants qui sont persécutés pour être nés avec la “mauvaise” couleur de peau et les employés qui se tuent au boulot sans aucune compensation.

Les dissimulations du gouvernement, qui a brûlé les forêts l’été dernier, sont maintenant à l’origine des feux qui brûlent dans les grandes villes. Le gouvernement protège les criminels financiers, tous ceux impliqués dans le scandale des interceptions d’appels de téléphones portables, les pilleurs des fonds d’assurances ouvrières, ceux qui sont responsable des enlèvements d’immigrés et ceux qui protègent les banques et monastères qui volent les biens du peuple. Nous sommes dans une guerre civile : Contre les fascistes, les banquiers, l’état et les médias qui veulent une société obéissante.

Il n’y a pas d’excuse possible mais ils tentent encore une fois de se servir de théories de conspiration pour calmer les gens. Il fallait exprimer cette rage grandissante et ceci ne doit pas prendre fin. La couverture médiatique est mondiale. Il était temps que le peuple se soulève.

La génération des pauvres, des sans-emploi, des précaires, des sans-abris, des immigrés et des jeunes est la génération qui va casser toutes les vitrines et qui sortira les citoyens obéissants de leur éphémère rêve d’Amérique.

Ne suivez pas les nouvelles. La conscientisation est née dans la rue. Quand on assassine la jeunesse, les aînés doivent se réveiller. Au revoir Alexandros, que ton sang soit le dernier sang innocent à couler.

12 décembre 2008

Nous n’oublions pas, nous ne pardonnons pas

Aujourd’hui (vendredi) l’assemblée de la Polytechnique occupée d’Athène a décidé de faire un appel pour des actions de résistance en mémoire de toute la jeunesse assassinée, des migrants et de tous ceux qui doivent combattre contre les laquais de l’État en Europe et dans le monde. Nous pensons à Carlo Giuliani, aux jeunes des banlieues françaises, à Alexandros Grigopoulos et à d’autres qui sont innombrables sur toute la planète. Nos vies n’appartiennent pas aux états et à leurs assassins ! La mémoire de nos frères et soeurs, amis et camarades assassinés reste vive grâce à nos luttes ! Nous n’oublions pas nos frères et nos soeurs, nous ne pardonnons pas leurs meurtriers. S’il vous plaît traduisez et faites passer ce message pour une journée commune d’actions coordonnées de résistance dans le plus grand nombre d’endroits possibles !

13 décembre 2008

Les manifestants remettent en cause la couverture médiatique des événements

Pendant le bulletin d’information de la NET, qui présentait le texte des manifestants, on pouvait lire :

“Notre action ne fait pas uniquement suite à la colère suscitée par la bavure policière qui a coûté la vie à Alexis Grigoropoulos. C’est en réalité le fruit de toute une tension accumulée. Notre mouvement est l’incarnation d’une partie des émeutes qui surviennent aujourd’hui. Notre intervention sur la télévision publique se veut une contestation de la couverture médiatique de la crise. Nous considérons que les médias entretiennent systématiquement la peur. Au lieu d’informer, ils désinforment. Ils présentent cette crise comme une révolte qui ne serait qu’un mouvement de violence aveugle. Les médias expliquent cette crise sociale toujours sous un angle judiciaire mais jamais politique. Ils sélectionnent les images et dissimulent de fait la réalité de ce qui se passe. Ils montrent une émeute comme si c’était un nouveau programme que l’on se contente de regarder en attendant que commence le suivant.

Chaque jour les médias répriment un peu plus la pensée libre et créative. Nous devons nous organiser. Aucun maître, si instruit soit-il, ne peut apporter de solution à nos problèmes. Nous devons transformer les lieux publics, les rues, les places, les parcs, les écoles en des espaces où chacun peut s’exprimer sans médiateur. Il faut que l’on se réunisse face à face pour élaborer ensemble un discours et des actions. Nous ne devons pas avoir peur, nous devons éteindre nos téléviseurs, sortir de chez nous, continuer à manifester, prendre nos vies en main. Nous dénonçons la violence policière. Nous demandons la libération immédiate des manifestants arrêtés, au nom de l’émancipation des hommes et de leur liberté.”

16 décembre 2008

Pourquoi détruire ?

Nous sommes fondamentalement affectés du fait d’être des marchandises. Tous autant que nous sommes, "citoyens" de la démocratie marchande, nous sommes contraints de nous vendre contre un salaire, afin de survivre. Nos maquereaux, nos marchands et nos hommes politiques nous achètent et nous vendent. La plupart des gens acceptent d’être des marchandises, et cherchent à augmenter le prix auxquels ils sont vendus, pour booster ainsi leur pouvoir d’achat, afin de consommer toujours plus d’autres marchandises.

Telle est leur conception du sens de la vie : la consommation.

Qu’est-ce que nous voulons ? L’égalité. Politique, économique, sociale. Entre tous.

Notre capacité à convaincre les consommateurs soumis de refuser d’être des marchandises et des sujets est assez limitée. Que pouvons-nous faire ? Ravager et piller le marché, distribuer les biens à tout le monde, dissoudre les mythes sur lesquels repose l’inégalité. Si nous ne parvenons pas à convaincre les consommateurs de devenir des hommes, de refuser d’être des marchandises et de se défaire des maquereaux, nous pouvons au moins leur enlever la possibilité de consommer.

C’est la seule différence valable entre les gens : ceux qui veulent l’égalité, et ceux qui veulent l’inégalité. Vous ne voulez pas l’égalité ? Vous aurez le chaos !

18 décembre 2008

La Grèce insurgée sous les balles des porcs, au treizième jour

Tirer dans la chair est le point culminant de l’oppression sociale.

Toutes les pierres arrachées des trottoirs et jetées sur les boucliers des flics ou sur les vitrines des temples de la marchandise ; toutes les bouteilles enflammées gravitant sous le firmament ; toutes les barricades érigées dans les avenues, séparant nos espaces des leurs ; tous les containers plein des déchets d’une société consumériste que les flammes de l’émeute transforment, d’un rien en un quelque chose ; tous les poings dressés à la lune ; ce sont les armes qui donnent un corps et un vrai pouvoir, non seulement à la résistance, mais aussi à la liberté. C’est ce sentiment de liberté qui, seul, mérite qu’on parie sur de tels moments : le sentiment des matins oubliés de notre enfance, lorsque tout peut arriver, parce que c’est nous, comme être humains créatifs, qui nous sommes réveillés, et non les futures machines-hommes productives du subordonné, du stagiaire, du travailleur aliéné, du propriétaire privé, du père de famille. C’est le sentiment de se confronter aux ennemis de la liberté — de ne plus les craindre.

Ainsi, celui qui veut continuer à penser à ses propres affaires, comme si rien ne se passait, comme si rien ne s’était jamais passé, a de sérieuses raisons de s’inquiéter. Le spectre de la liberté vient toujours le couteau entre les dents, avec l’envie violente de rompre toutes les chaînes qui réduisent sa vie à une misérable répétition, permettant aux rapports sociaux dominants de se reproduire. Depuis samedi 6 décembre, aucune ville dans ce pays ne fonctionne normalement : pas de thérapie par l’achat, pas de routes dégagées pour rejoindre nos lieux de travail, pas de nouvelles des prochaines initiatives du gouvernement pour le rétablissement, pas de va-et-vient insouciant entre des émissions de télé sur la façon de vivre, pas de conduites nocturnes autour de Syntagma, et ainsi de suite. Ces nuits et ces jours n’appartiennent pas aux boutiquiers, aux commentateurs télé, aux ministres et aux flics. Ces nuits et ces jours appartiennent à Alexis !

En tant que surréalistes, nous sommes sortis dans les rues dès le premier moment, ensemble, avec des milliers de rebelles et d’autres gens exprimant leur solidarité, parce que le surréalisme est né du souffle de la rue et n’a pas l’intention de le lâcher. Après cette résistance massive aux assassins d’État, le souffle de la rue est encore plus chaud, encore plus accueillant et encore plus créatif. Proposer une direction à ce mouvement ne nous correspond pas. Toutefois, nous assumons toute la responsabilité de la lutte commune, parce que c’est une lutte pour la liberté. Sans être obligés d’approuver chaque expression d’un mouvement aussi massif, sans être partisans de la colère aveugle ou de la violence pour elle-même, nous considérons que l’existence de ce phénomène est juste.

Ne laissons pas ce souffle flamboyant de poésie s’éteindre ou mourir !
Convertissons-le en une certaine utopie :
la transformation du monde et de la vie !
Pas de paix avec les flics et leurs patrons !
Tout le monde dans la rue !
Qui ne peut comprendre la rage se taise !

Groupe surréaliste d’Athènes, décembre 2008

Le retour à la normale ne passera pas, ni à la Polytechnique ni ailleurs !
Déclaration de l’occupation de la Polytechnique d’Athènes

Depuis samedi le 20 décembre, suite aux échauffourées aux alentours de la Polytechnique d’Athènes (qui s’ajoutent aux dizaines de confrontations et de combats de rues qui ont fait rage entre les manifestantEs et la police depuis l’assassinat du jeune de 15 ans, Alexandros Grigoropoulos), il y a beaucoup de spéculation sur le futur de l’occupation de la Polytechnique.

Des informations de sources diverses laissant entendre l’éventualité d’un raid policier sur la Polytechnique, de même que les manœuvres stratégiques des unités anti-émeutes durant les combats de rue nous donnent une impression évidente : la police se prépare à attaquer l’occupation. Ayant contourné le sénat qui a transféré le contrôle de la Polytechnique à la police et au ministère de l’Intérieur, le procureur général nous envoie un message indirect mais très clair, accompagné de menaces et de chantage, comme quoi il ne nous reste que "quelques heures".

Nous répondons qu’il nous reste autant de temps que le voudra la part révoltée de la société et que celle-ci ne connaît pas d’ultimatums ; Qu’ils feraient mieux de respecter et de craindre touTEs ceux et celles qui ont participé, qui participent et qui continueront de participer à cette révolte. C’est justement eux, les milliers de révoltéEs, les étudiantEs, les travailleurs et travailleuses, les sans-emploi, les migrantEs et les camarades que nous invitons à se rassembler à la Polytechnique, en haut état d’alerte, avant l’arrivée de ce raid.

  • Nous lançons un appel à touTEs afin d’assurer une présence massive sur le campus de la Polytechnique d’Athènes.

  • Nous appelons également à une assemblée publique aujourd’hui, dimanche le 21 décembre à 21h.

  • Nous appelons à la solidarité et au soutien financier pour les prisonniers et prisonnières de la révolte. 18h à la Polytechnique à Athènes.

Nous aurons le dernier mot.

Ces jours et nuits appartiennent à Alexis.

L’occupation de la Polytechnique d’Athènes, 21 décembre 2008

Pour une nouvelle internationale

Une bande de politiciens et de journalistes forme un essaim de guêpes autour de nous pour essayer de tirer profit de notre mouvement, pour imposer leur propre rationalité. Ils affirment que nous nous rebellons parce que notre gouvernement est corrompu ou parce que nous voulons avoir plus d’argent, plus de travail…

FAUX.

Si nous faisons éclater les vitrines des banques c’est parce que nous identifions leur argent à l’une des causes majeures de notre tristesse, si nous brisons les vitres des magasins ce n’est pas vraiment parce que la vie est chère, mais parce que la marchandise nous empêche de vivre, quel qu’en soit le coût. Si nous prenons d’assaut les commissariats, ce n’est pas seulement pour venger nos camarades morts mais parce que, entre ce monde et celui que nous désirons, la police sera toujours un obstacle.

Nous savons que le moment est venu pour nous de penser stratégie. En ces temps impérieux, nous savons que pour que cette insurrection soit victorieuse, il faut qu’elle s’étende au moins au niveau européen. Du passé, nous avons vu et nous avons appris, aux sommets du FMI ou du G7 ont répondu la rébellion des étudiants à l’échelle mondiale et les émeutes des banlieues françaises, ou le mouvement de lutte contre la TAV en Italie, la commune de Oaxaca, de Algarades, Montréal. De la défense à l’offensive, comme à Copenhague, y compris ceux qui boycottent la Convention Nationale Républicaine aux États-Unis. Nourris par la catastrophe, nous sommes les enfants de toutes les crises : politique, sociale, économique, écologique. Nous savons que ce monde est déjà mort et qu’il faut être particulièrement dérangé pour s’accrocher à ses ruines… Et donc que l’option raisonnable, la seule, est l’auto-organisation.

Elle indique clairement le rejet total de la politique de partis et d’organismes, car ils font partie du Vieux Monde. Nous sommes les enfants victimes de cette société et nous ne voulons rien d’elle : c’est le dernier péché qu’ils ne nous pardonneront jamais.

Derrière les foulards noirs, nous sommes les enfants de la société. Et nous sommes organisés. Nous ne pourrions pas fournir autant d’efforts pour détruire le matériel de ce monde, ses banques, ses supermarchés, ses centrales de police si nous ne savions pas qu’en même temps nous creusons sa métaphysique, ses idéaux, ses idées et sa rationalité.

Ce qu’ils n’osent pas dire est que, tout simplement et dans le même processus, tout en assaillant et en dévastant cette réalité, nous expérimentons une plus haute forme de communauté, de participation, une plus haute forme d’organisation spontanée et joyeuse où apparaitront les bases d’un monde différent. Certains peuvent dire que notre révolte atteindra ses propres limites en ne parvenant à dépasser une pure et simple destruction. Cela pourrait être certain si, à côté des luttes de rue, nous n’avions pas prévu l’organisation nécessaire exigée par un mouvement de longue haleine : infirmeries préparées pour soigner nos blessés, moyens pour publier notre propre presse, notre radio, nos films, débrouillardise pour parvenir à se nourrir…

Dans toute l’Europe, les gouvernements tremblent. Ils ne craignent certes pas forcément tous que cela arrive chez eux, mais ils n’aiment guère cette possible cause commune qu’offre l’insurrection grecque à toute la jeunesse occidentale, lui offrant ainsi un magnifique prétexte pour porter le coup de grâce à cette société mortifère.

Ceci est un appel à toutes et tous, écoutez : De Berlin à Madrid, de Londres à Tarnac, tout est possible.

La solidarité doit devenir complicité. Les affrontements doivent être prolongés ; les communes proclamées. Pour que les choses ne soient plus jamais comme avant. Pour que les idées et les pratiques nous lient à de réels progrès. Pour que nous puissions continuer d’être ingouvernables.

Une révolutionnaire salue tous nos camarades du monde entier.

22 décembre 2008

Joyeuse Crise et Bonne Anxiété !

Nous luttons contre la “normalité” (c’est-à-dire, leur normalité ; la normalité de l’exploitation capitaliste, la misère, la répression et la mort). C’est ce que nous faisons, ce que nous avons toujours fait mais, au cours des ces derniers jours, c’est quelque chose qui est plus clair que jamais (“parfois, le gaz lacrymogène nous aide à voir les choses plus clairement"). Nous étions tellement nombreux et nombreuses que la normalité devait affronter une nouvelle peur : qu’elle cesse d’être la normalité. C’est là que la normalité a paniqué et s’est servie de "l’exception" comme moyen de défense. On nous présente un assassinat de sang froid comme une "exception" ou même un "malentendu" (il s’agit là du terme plein de délicatesse de l’avocat du flic porc assassin). Mais la rage du peuple n’a qu’augmenté face à ces mensonges. C’est alors qu’ils ont entamé des "mesures exceptionnelles". Des milliers de meurtriers et de tortionnaires (appelés aussi flics grecs) ont envahi les rues parallèlement aux menaces d’une intervention de l’armée et de la suspension du droit d’asile académique. Et pourtant ça ne sera pas aussi simple que ça pour eux, pas cette fois ci. Car nous sommes une clique de frénétiques et de désespérés, composée de tous ceux et celles qui cherchent à briser les limites et les catégories que la normalité leur impose.

“La première pierre est pour Alexandros, le reste c’est pour nous“. La situation devenait bien trop sérieuse, bien trop hors de contrôle. On nous présente donc une autre exception : ces journées sont spéciales, elles sont “sacrées”, ils nous demandent la paix sociale, la consommation et une trêve. C’est bien vrai que nous avons des choses à célébrer mais ce ne sont pas les restes d’une fête païenne obscure mais plutôt le soulèvement magnifique, ce soulèvement qui les inquiète (et pour de très bonnes raisons). Que la normalité s’écroule sous sa propre crise et nous nous engageons à lui fournir des motifs de crainte supplémentaires.

26 décembre 2008

Terrorisme patronal à Athènes : attaque meurtrière d’une immigrée syndicaliste

Quand ils attaquent une d’entre nous, c’est nous tous qu’ils attaquent ! Aujourd’hui, 27 décembre, nous occupons les bureaux centraux de ISAP (RATP d’Athènes) comme une première réponse à l’attaque meurtrière au vitriol sur le visage de Constantina Kouneva le 23 décembre, quand elle revenait du travail.

Constantina est aux soins intensifs à l’hôpital d’Evangelismos avec des problèmes respiratoires et des problèmes de vue.

Qui est-elle et pourquoi l’a-t-on attaquée ?

Constantina est une des centaines de travailleuses immigrées qui travaillent dans le ménage pour une entreprise privée, coopérant avec la société de transport public. Secrétaire générale du syndicat Panattica (de tout le département de la capitale) de nettoyeurs et femmes de chambre, très engagée et connue des patrons pour cela. La semaine dernière elle s’est disputée avec la compagnie (Oikomet) revendiquant toute la prime de Noël pour elle et ses collègues, en dénonçant les actes illégaux des patrons. Avant cela, sa mère a été virée par la même compagnie. Elle-même a été déplacée loin de son premier poste de travail, alors qu’une rencontre, après ses accusations, devrait se faire avec ses patrons et la Commission de Travail le 5 janvier 2009. Ce sont des pratiques très répandues dans le secteur des compagnies de nettoyage qui embauchent des travailleurs précaires.

Les contrats en retard, les salaires jamais payés, les heures supplémentaires non payées, la différence entre ce que les travailleurs signent et ce qui se passe vraiment, le choix d’embaucher presque exclusivement des immigré(e)s, qui ont peur de perdre la carte de séjour, l’argent qui n’est pas déclaré à la sécurité sociale, et ceci toujours sous la protection du secteur public et de ses membres corrompus, qui connaissent la situation et renforcent ces conditions d’esclavage moderne… ce sont les règles dans ce domaine.

C’est spécialement le cas d’Oikomet, une compagnie de nettoyage qui embauche des travailleurs précaires partout en Grèce, appartenant à Nikitas Ikonomakis (membre du PASOK, le parti socialiste grec) qui emploie officiellement 800 travailleurs (les travailleurs parlent du double, tandis que les trois dernières années plus de 3000 y ont travaillé), où le comportement mafieux illégal des patrons est un phénomène quotidien. Par exemple, les travailleurs y sont obligés de signer des contrats blancs (les conditions sont écrites par les patrons ultérieurement) qu’ils n’ont jamais l’occasion de revoir. Ils travaillent 6 heures et ne sont payés que pour 4,5 (salaire brut) pour ne pas dépasser les 30 heures (sinon ils devraient être inscrits dans la catégorie de travailleurs à haut risque). Les patrons les terrorisent, les déplacent, les licencient et les menacent avec des démissions forcées (une travailleuse a été retenue de force dans un bureau de la compagnie pendant 4 heures jusqu’à ce qu’elle signe sa démission). Le patron crée lui-même un syndicat afin de manipuler les travailleurs tandis qu’il licencie et embauche à sa guise sans permettre la communication et l’action collective entre les travailleurs.

Quelle est la relation entre Oikomet et ISAP ?

Oikomet a le monopole du nettoyage chez ISAP (comme dans d’autres services publics) car elle “offre le paquet le moins cher avec les conditions d’exploitation et de dévalorisation du travail les plus élevées“. Tel sont les termes “d’offre et de demande“ mis en place par les services publics, auquel ISAP participe. ISAP est complice du maintien de ce statut d’exploitation sauvage malgré les dénonciations continues de la part des travailleurs. L’attaque meurtrière contre notre collègue a un caractère de vengeance et de punition exemplaire.

La cible n’était pas choisie au hasard. Femme, immigrée, syndicaliste active, mère d’un adolescent ; la plus vulnérable aux yeux des patrons.

La manière n’était pas choisie au hasard. Elle relève des pratiques d’autrefois et a comme but de stigmatiser, de terroriser et de montrer ce qui les attend.

Le moment n’était pas choisi au hasard. À l’heure où les médias, les partis, l’Église, les entrepreneurs et les chefs des syndicats essayent de décrédibiliser le mouvement d’explosion sociale, où l’assassinat de sang-froid se transforme en une balle qui a ricoché, l’attaque contre Constantina passe inaperçue.

L’attaque meurtrière des patrons a été minutieusement préparée.

Constantina est une d’entre nous. La lutte pour la dignité et la solidarité est notre lutte.

L’attaque contre Constantina a marqué notre mémoire des rafles racistes, des camps de concentration, des attaques paramilitaires, des accidents du travail, des assassinats de l’État, des conditions de travail d’esclavage, des inculpations, des licenciements jusqu’au terrorisme — montrant le long chemin de la lutte sociale et de classe. Notre cœur est rempli de douleur et de rage. On va seulement dire :

Les assassins vont payer !
Le terrorisme patronal ne passera pas !

Assemblée en solidarité à Constantina Kouneva

27 décembre 2008

P.S.

Sigles et partis politiques grecs :

  • GSEE et ADEDY : Les deux principaux syndicats

  • Synaspismós Rizospastikís Aristerás (SYRIZA) : Coalition de la Gauche Radicale

  • Synaspismós (SYN) : Coalition de la Gauche, des Mouvements et de l’Écologie

  • KKE : Parti communiste grec

  • Mouvement socialiste panhéllenique (PASOK) : Parti socialiste

  • Nea Dimokratia (ND) : Nouvelle Démocratie, parti de droite dure au pouvoir

  • Alerte populaire orthodoxe (LAOS) : Parti d’extrême-droite fondé par un ancien de la ND en 1993

  • Printemps politique (POLAN) : Parti d’extrême-droite fondé par un ancien de la ND en 2000

  • MAT : police anti-émeute